Tante Amélie

 

La Tante Amélie n'était pas vraiment ma tante, c'était juste une personne que tout le monde appelait ainsi. Cela n'avait d’ailleurs que peu d’importance car je ne l’ai croisée que trois ou quatre fois dans ma vie et personne ne m'a jamais vraiment parlé d'elle. Tout que je sais c’est qu’elle était dans les Ordres et que son aspect était assez effrayant. Non pas qu’elle soit laide, elle était en réalité jeune et d’une grande et froide beauté. Elle était juste si calme et si étrange qu’elle ressemblait à une statue antique complètement détachée du réel. Comme si elle appartenait à une autre époque. Cela suffisait à impressionner la fillette de 10 ans que j’étais alors.

Un jour, Tante Amélie me prit à part dans une pièce sombre et calme de la maison de grand-mère. Je n’ai jamais su où Tante Amélie vivait : dans un couvent ou une abbaye, peut-être. Elle me regarda fixement avec ses yeux d’un bleu si clair en soutenant une mystérieuse croix accrochée autour de son cou.

- " Sais-tu ce que c’est ? " J'ai bêtement secoué la tête pour signifier mon ignorance. Elle a retiré sa coiffe de nonne et j’ai alors vu l’épaisse fourrure d’un roux blond que formait sa chevelure taillée en brosse très courte. Ils ressemblaient à ceux de mon frère quand mes parents lui faisaient couper juste avant les vacances d’été.

- " C'est une croix faite à partir de mes cheveux lorsqu’ils furent coupés pour la première fois, il y a longtemps. Un jour, elle t’appartiendra. Tiens-la toujours tout contre ton cœur et tu sauras quoi en faire ! " Je continuais à regarder ses cheveux comme elle passait sa main à travers. Ils ont doucement ondulé sous ses doigts gracieux. J'aurais aimé les toucher, sentir cette douceur sous ma main mais je n'en ai jamais eu l'occasion… Ce fut, hélas, la dernière fois que je vis Tante Amélie ; elle mourut quelques années plus tard. Je me souviens que ma mère en dit simplement que les meilleurs partent toujours les premiers et je n'ai pas aimé cette idée.

Quand j’ai eu 18 ans, ma mère me donna une boîte en bois. D’étranges signes était gravée sur le couvercle et je n’arrivais pas à en lire le moindre mot. Elle me dit que c'était un cadeau de la Tante Amélie et que je devais en prendre grand soin. Ma mère parlait si sérieusement qu’à un moment, j'ai pensé qu'elle plaisantait et j'ai presque commencé à rire. C’est en ouvrant la boîte que je compris qu’elle ne plaisantait pas du tout quand je vis la croix faite des cheveux de Tante Amélie accrochée à une chaîne en or.

Je n'ai pas porté la croix. Ma foi en la religion n’était pas assez grande et le mystère entourant ce bijou m’impressionnait. Il resta donc pendant plus de quinze ans dans la boîte en bois au fond d’un tiroir.

Le mois dernier, je me suis réveillée un matin et une fois dans la salle de bains, je vis dans le miroir que la croix de Tante Amélie était accrochée autour de mon cou. Je me suis précipitée vers le tiroir où je pensais l’avoir rangée mais la boîte était vide. J'ai ôté la croix et l'ai remise dans la boîte. J'ai supposé un instant que j'avais dû avoir une crise de somnambulisme ou quelque chose comme çà et j’ai essayé de ne plus y penser. Quand on vit seule, on ne veut pas s’effrayer !

Plus tard dans la journée, en sortant du cabinet de mon médecin, je regardais distraitement en bas dans la rue. Le docteur avait été un peu évasif sur les résultats de ma mammographie. C’est alors que j'ai pensé voir une femme parée dans des vêtements blancs qui marchait lentement le long de la rue. Elle ressemblait à Tante Amélie. J'ai essayé de la rattraper pour en avoir le cœur net mais je ne pus y parvenir. J'ai alors renoncé et suis repartie. Comme je marchais en direction d’un passage souterrain, j'ai jeté machinalement un coup d’œil derrière moi. Il me sembla apercevoir une lueur blanche, une sorte de halo sans distinguer réellement quelqu’un.

Le lendemain, la croix était de nouveau autour de mon cou. Quand j’ai voulu l’enlever, je me suis soudain souvenue de mon rêve : J'étais dans un salon de coiffure, seule ; j’appelais mais personne ne répondait. Je savais que j'avais pris un rendez-vous et que j'étais soucieuse de ne trouver personne capable de couper mes cheveux. Je me suis approchée d’un poste de coiffure : peignes et ciseaux étaient déposés sur un morceau de tissu blanc. Une grande tondeuse noire pendait à un crochet. Je me rappelais avoir pris la tondeuse dans la main pour voir combien elle était lourde. J’aurais voulu la mettre en marche mais je ne parvins pas à trouver le commutateur. J'ai juste continué à passer mes doigts à travers mes cheveux en souhaitant que la tondeuse s’allume. Alors je me suis retournée et Tante Amélie se trouvait dans le magasin! . Elle était debout, les mains croisées dans les larges manches blanches de sa robe. Sa tête était tondue et il restait encore quelques boucles de cheveux sur le plancher autour d'elle. Elle inclinait la tête de temps à autre, c'est alors que je me suis éveillée.

Plus tard dans la semaine, alors que je passais devant la boutique d’un coiffeur pour homme. Une étrange envie de pousser la porte et de demander une coupe m’envahit. Je ne pus m’empêcher d’observer à travers la vitrine du salon : une femme coupait les cheveux d’homme , elle réalisait une coupe en brosse courte. La tondeuse se déplaçait sur la tête et autour des oreilles de l’homme, les cheveux dégringolaient sur le sol tout autour de lui. Plus la tondeuse avançait et plus la tête tondue me faisait penser à un papillon sortant de son cocon un peu comme si la tondeuse purifiait les cheveux de l’homme, laissant la place à une nouvelle vie sur quelque chose de vieux et de mort. Je suis restée plantée devant la vitrine jusqu’à la fin de la coupe et je repris mon chemin en ne cessant de penser à cette coupe. Je vins à penser qu’il me fallait ! bientôt prendre un rendez-vous pour une coupe de mes propres cheveux. Ils en avaient besoin mais je n’aimais pas beaucoup les faire couper. Heureusement pour moi, ils étaient si épais et bouclés que je n’avais pas un besoin fréquent de me rendre chez un coiffeur, même trop longs, il était facile pour moi de les tenir coiffés. De toute façon, il me fallait appeler pour un rendez-vous très bientôt,.

Deux nuits plus tard, en plein milieu de la nuit, il me sembla voir la Tante Amélie debout devant mon lit, toujours vêtue de sa robe de cérémonie blanche et sans sa coiffe. Il faisait sombre mais je pouvais voir ses cheveux ras très clairement, le contour bien marqué autour de ses oreilles et de sa nuque. Complètement éveillée, je me rendis compte que ce que je prenais pour la Tante Amélie était juste mon peignoir accroché à la porte de salle de bains.

Je me suis rendue à la bibliothèque dans la journée. Je voulais tout découvrir sur Tante Amélie. Ma mère disait qu'elle appartenait à l'Ordre Bénédicité et j’ai commencé mes recherches dans ce sens, fouillant chaque livre traitant de l'Eglise, je ne trouvais rien. Internet ne m’aida pas plus ; aucune mention de l'Ordre Bénédicité. Je finis par me demander si ma mémoire me faisait défaut ou bien encore si ma mère m’avait donnée de bonnes informations.

Au travail, assise à mon bureau, perdue dans mes réflexions, j’ai coupé une mèche de cheveux avec des ciseaux sans m’en rendre compte. Je ne cherchais pas à le faire. J’entends encore le crissement des ciseaux sur mes cheveux et la mèche de 10 bons centimètres de cheveux noirs échouer sur les livres blancs de mon bureau. A ce moment là, il me sembla que la Tante Amélie était debout devant moi et inclinait la tête, je fus prise d’une peur insurmontable.

En rentrant à la maison, un frisson me parcourut, la sensation de plus en plus réelle que la Tante Amélie était en train de prendre possession de mon esprit me fit trembler encore plus fort. Je me suis jetée sur la croix de la boîte pour la mettre dans la corbeille à papier. Quelque chose m'a distrait à ce moment précis, quelque chose d’insignifiant : un chemisier tombé dans ma penderie. Le temps de le remettre en place, j'avais mis la croix autour de mon cou sans m’en rendre compte. Je l'ai enlevée aussitôt en la projetant à travers la pièce.

Le matin suivant, la croix était toujours autour de mon cou, pendant contre mon sein gauche, je l’ai gardée sur moi jusqu’à mon travail. Une fois dans mon bureau, j'ai rapidement fermé la porte et j’ai placé la croix dans une corbeille à papier en métal garnie de papier. J'ai craqué une allumette et j’ai entendu le crépitement des cheveux emprisonnés par le feu. Je sentis aussitôt une délicate odeur de parfum frais et doux émaner de la corbeille à papier. Toute la journée, toutes les personnes qui entrèrent dans mon bureau me complimentèrent sur mon nouveau parfum. Ils le trouvaient " sain " ! Je savais eu fond de moi-même que Tante Amélie était partie maintenant.

Sauf que le soir même, en empruntant le passage souterrain, j’ai cru voir " l’ombre blanche " me traquer jusque dans la foule des rues. J’ai brusquement bifurqué sur une rue transversale afin d’être certaine que personne ne me suivait et je me suis retrouvée face à la vitrine du coiffeur pour homme. La coiffeuse était seule à l’intérieur, assise dans le fauteuil en lisant un magazine. J’ai voulu m’éloigner mais je me suis retrouvée à l'intérieur du magasin. En tentant de ressortir tout en marmonnant quelques excuses une force invisible me poussa vers le fauteuil du coiffeur, je m’y assis sans réfléchir.

- "Que puis-je pour vous ? " me demanda la coiffeuse en me passant un large peignoir sans manche.

Je voulus lui demander de rattraper la mèche de cheveux que j'avais accidentellement coupé au travail mais je me suis entendue dire : " Une coupe en brosse, s'il vous plaît ! ".

- "En êtes-vous sûrs ? " me demanda t’elle les sourcils froncés.

Il me sembla que je secouais négativement la tête mais le miroir me renvoyait le visage d’une jeune femme acquiescent la proposition. Je n’avais plus aucun contrôle sur mes paroles ni sur mes gestes. La coiffeuse souleva donc mes cheveux sur le côté gauche avec un peigne aux larges dents tout en y faisant glisser sa tondeuse. J'ai senti un amas de cheveux venir frapper mon épaule. J’entrevoyais mon oreille gauche. Ensuite la tondeuse se déplaça vers l’arrière de l’oreille. Le miroir ne me permettait pas de voir la totalité du spectacle mais je sentais les paquets de cheveux cogner mon cou, rebondir sur mes épaules avant de finir sur le plancher. Tout un côté de ma tête était déjà coupé. De longs cheveux noirs continuaient à glisser le long du peignoir blanc devant moi. Debout derrière moi, la coiffeuse souleva rangé! e par rangée les cheveux et les tondait au fur et à mesure. Je ne voyais rien mais la tondeuse avançait de plus en plus facilement : il n’y avait que peu de cheveux pour résister à ses lames.

Quand la tondeuse s’arrêta, je crus que la coupe était finie, il n’en était rien, la coiffeuse changeait seulement les lames de son instrument. Elle poussa avec fermeté ma tête vers l’avant. La tondeuse hurla de façon plus stridente, plus aucun peigne ne l’encombrait à présent. Les lames froides de la machine se collèrent directement contre ma peau et remontèrent haut dans ma nuque. Je ne pouvais voir que la coiffeuse en train d’ôter négligemment les cheveux tondus d'un coup de poignet désinvolte en haut de chaque passage. Mes cheveux furent ainsi tondus rang après rang sans que je puisse vraiment en voir le résultat.

La femme changea de prise et je pus enfin voir les traces de la tondeuse dans de mes cheveux, elle les fauchait comme du foin et dessinait de blancs sillons au milieu d’autres plus sombres qui allaient bientôt être coupés à leur tour. Les mèches de cheveux crépitaient sous la tondeuse et voletaient autour de ma tête avant de tomber à terre. La coiffeuse s’occupait maintenant du dessus de ma tête, elle rasait mes cheveux en employant un peigne avec lequel elle les relevait. Ma frange fut laissée légèrement plus longue que le reste.

Cette fois, je crus pouvoir quitter le siège mais la coiffeuse ressortit d’un tiroir une autre tondeuse à cheveux, une tondeuse à main toute chromée et aux dents très effilées. La femme se courba sur ma nuque juste à la limite de l’implantation de mes cheveux, elle plaqua les lames glacées et fit cliqueter sa tondeuse dans mon cou, relevant brusquement son geste au moment où elles atteignaient un niveau équivalent au milieu de mes oreilles. J’ai vu les lames en métal venir frôler mes tempes puis s'éloigner de nouveau. Finalement, le peignoir me fut ôté et une avalanche de cheveux noirs roula jusqu’au plancher. Il y en avait partout ! Je me suis levée et j’ai payé la femme. En sortant du salon, j’ai passé ma main sur ma tête, j'ai senti de petits poils soyeux et doux. J'ai particulièrement aimé le picotement qu! e me donnait ma nuque rasée et le subtil dégradé de mes cheveux devenant légèrement plus longs à force de diriger mes doigts vers le haut de ma tête. En rélité, j'avais aimé subir cette tonte mais maintenant, je redoutais la Tante Amélie. Maintenant je savais qu'elle avait gagné.

Quand je fus rentrée à la maison, je me suis rendue compte que je tenais encore une longue mèche de cheveux dans ma main. Une bonne partie de la nuit, assise à la table de la cuisine, j'ai joué avec et, sans le vouloir, je l'avais tordu en forme de croix. Je l'ai laissé sur la table.

J'ai également rêvé que la Tante Amélie était venue et avait déposé une nouvelle croix de cheveux noire autour de mon cou en la plaçant soigneusement sur mon sein gauche. Elle ne portait rien sur la tête et nous nous ressemblions comme deux sœurs. J'ai admiré sa coupe parfaite aux lignes strictes et droites. A ce moment, j'ai pensé que mes propres cheveux seraient parfaits ainsi coupés. Alors Tante Amélie se pencha sur moi et dit quelque chose que je ne compris pas, quelque chose du genre : " fais passer ce message, ma sœur. tu es prête. " J'ai cru qu'elle voulait dire que j'étais maudite ou condamnée. Je me suis réveillée aussitôt, la nouvelle croix de cheveux était accrochée à mon cou. Je l’y ai laissé. La Tante Amélie avait gagné.

Je ne suis pas allée travailler le jour suivant. J'avais rendez-vous avec mon docteur. Il me fit quelques mammographies complémentaires et je dus ensuite attendre pendant 45 minutes avant d’être appelée dans son bureau.

- " Asseyez-vous, je vous prie. "  Il remarqua mes cheveux et sembla m’admirer. En temps normal, j'aurais apprécié cela mais son ton sérieux me ramena à la dure réalité.

- " Franchement, vos dernière radios montraient un réel problème. Enfin, nous pensions que c'était un problème. Il y avait une tumeur dans cette série. Une grosse tumeur relativement avancée dans votre sein gauche. J'ai même envoyé une série de ces clichés à un confrère pour confirmer mes soupçons. C'est la raison pour laquelle je n'ai rien dit, attendant son avis. Mais aujourd'hui, il n’y a plus rien, rien du tout. "

Je tenais la croix dans ma main droite. Mes articulations étaient blanches.

- " Que voulez vous dire ? " ai-je demandé.

- " Euh, eh bien, je dis que vous êtes parfaitement saine, sans aucun signe de pathologie quelconque. Je veux seulement vous revoir dans 6 mois, juste pour être sûr, mais aujourd'hui nous avons pris des images de chaque angle et il n'y a simplement rien du tout ! "

- " Donc, la dernière série était une erreur ? Il y a eu un problème avec la machine ou quelque chose d’autre ? "

Le docteur fit une pause. " Non. Je ne pense pas que ce soit le cas. Il y avait certainement quelque chose dans ces radios - quelque chose dans votre sein gauche. Quelque chose de mauvais. C'est juste ... parti, maintenant. Mais le corps peut faire des choses étonnantes. Il peut se guérir de façon que nous ne comprenons pas toujours. "

Guérie. J'avais été guérie. Quelque chose m'avait guérie. Guérie. Tout cela se répercutait dans ma tête pendant que j’étais debout en train de serrer la main du docteur. La croix de cheveux est tombée à terre devant moi.

-" Hé, je n'avais pas vu çà depuis très longtemps. Pas depuis mes études ! " Dit le praticien, la croix dans sa main.

- " L'Ordre Bénédicité. Un de mes professeurs a écrit une histoire sur cet ordre religieux. Je l'ai aidé dans ses recherches. Ceci était le symbole d'un ordre antique. " La mémoire me revenait : " Ordre Bénédicité,  ma mère avait donc raison, après tout. "  

- " S’agissait-il de sorcières ou quelque chose comme çà ? "

- " Non, non, Pas du tout. Mon enseignant de l’époque ne se serait pas intéressé à cela. Apparemment il s’agirait d’un ordre capable de guérison de l’époque pré romaine. Les ancêtres des docteurs en quelque sorte, très avancés sur leur temps. De ce que je me rappelle, c'était des femmes seulement, toutes vêtues de blanc et toutes le crâne rasé. Et on supposa qu'elles étaient capables de miracle. Espoir des désespérés ! " J'ai vu que le médecin attardait son regard sur ma tête tondue.

- " Des Miracles ! " ai- je répété. Comment avais je pu être aussi aveugle.

Je n'ai rien dit de plus. Je l’ai chaleureusement remercié en quittant son bureau. Tandis que je remplissais quelques papiers au secrétariat, je sentis une petite fille qui me regardait. Elle regardait fixement ma coupe de cheveux. J'ai souri. Elle m’a souri en retour. Puis elle dit : " Ma maman dit que je dois faire couper mes cheveux comme les vôtres. "

J'ai souri à nouveau et lui ai soufflé : " je suis sûre que tu sera magnifique. "

- " Ma maman dit qu'ils devront couper mes cheveux pour l’opération et que les médicaments que je devrais prendre les feront tomber de toute façon. "

- " Je sais que le docteur fera tout ce qui est en son pouvoir pour toi. " J'ai tressailli et j’ai cherché l’approbation du regard de sa mère. Hélas, ses yeux étaient si tristes. J'ai regardé l'infirmière et elle détourna son regard.

Alors j'ai compris.

Je pris la croix autour de mon cou et je l'ai mis sur la petite fille. " Prend cette crois, elle peut te porter chance. " ai-je dit.

La mère protesta, mais j’insistais. Puis je dis à la petite fille qu'une fois qu’elle se serait fait couper les cheveux, elle serait capable de faire une petite croix comme celle-ci. Et une fois que tu l’auras faites, tu devras la conserver pour que la chance puisse encore marcher. N’est ce pas amusant ? "

La petite fille me sourit " Je ne pense pas que je saurai la refaire " a-t-elle dit.

- " Regardes bien celle-ci et essaies de ton mieux. Ma Tante Amélie m'a appris, bien que je ne me souvienne pas comment. " J’ai fait un signe de la main et je suis partie.

En descendant les escaliers, j'ai senti un souffle sur mon épaule. J'ai entrevu le dos d'une femme toute en blanc devant le bureau du docteur. Peut-être était-ce juste une infirmière.