LE CAMP D’ETE

 

 

 

 

 

 

 

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Karine, malgré ses17 ans, avait déjà tout d’une vraie belle et attirante jeune femme. Et elle aurait sans doute pu profiter de son allure naturelle pour multiplier les conquêtes, si elle n’avait été très rigoureusement encadrée par ses parents. Son père, inspecteur principal des impôts, ultra conservateur et fervent catholique, sa mère, grande bourgeoise de province restant à la maison pour veiller à l’éducation de ses six enfants, quatre garçons et deux filles, dont Karine était l’aînée. Et dans cette famille là, il n’y avait guère de place pour la fantaisie. Les garçons, jusqu’à l’âge de 15 ans sont en short, hiver comme été, et les filles en jupes écossaises avec des chaussettes blanches. En matière de coiffure, la règle est aussi simple : les garçons ont les cheveux tondus, et les filles la coupe au carré. Et bien sur, pas question de passer un après midi entier chez le coiffeur pour les enfants. Non, la coupe se fait à la maison, et « mère » s’occupe de tout. Ainsi, Karine avait grandi dans cette atmosphère un peu austère, réglée par les cérémonies religieuses, la messe tous les dimanches. Une fois par mois, elle voyait sa mère tondre les jumeaux, ses deux frères nés un an après elle, puis ses autres frères les années suivantes, et elle-même y passait, les cheveux rapidement taillés aux ciseaux en un carré toujours trop court, et même la tondeuse sur la nuque. Et à présent c’était le tour de sa petite sœur.

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Mais avec l’âge, Karine commençait à montrer des signes de rébellion, un besoin d’émancipation. Elle voulait choisir ses vêtements, sortir avec ses amis, ne plus se faire couper les cheveux comme une gamine…

La fin de l’année scolaire approchait, et à la perspective des vacances, les parents de Karine avaient envisagé plusieurs hypothèses pour retarder le plus possible l’essor de leur fille aînée, et « sa perdition »dans ce monde corrompu et mécréant.

Au repas dominical précédent les vacances, le père décida de fixer le sort des « trois grands », Karine et les jumeaux.

_ « Nous avons décidé, votre mère et moi, de vous inscrire au camp d’été du père GIRARD, en Normandie.

_ Ho non ! Vous n’allez pas m’envoyer passer les vacances avec les jumeaux ?

_ Ne me parles pas sur ce ton Karine ! Le camp du père GIRARD te fera le plus grand bien, j’ai l’impression que depuis quelque temps tu négliges un peu toutes les valeurs que nous avons essayé, avec la grâce de Dieu, de vous inculquer mes enfants.

_Mais il n’y a que des garçons, des curés et des sœurs dans ces camps, vous parlez d’un agrément ?

_ Peut être, mais là au moins les enfants sont préservés de la drogue et de la pornographie.

_ Allons soit raisonnable ma chérie. » Ajouta sa mère. « Et puis comme ça tu auras droit à une coupe cheveux chez la coiffeuse avant de partir, c’est ce que tu veux non ? J’aurais très bien pu te les couper moi-même, je ne vois pas ce que tu reproches à ma façon de couper les cheveux, regardes les garçons, ils sont superbes non ? » Tous les enfants se regardèrent autour de la table et personne ne fit de commentaires.

_ « Oui vous faites bien d’y penser. » Précisa le père. « Le père GIRARD ne veut pas de cheveux longs, et il est très à cheval sur ce point. Je ne sais pas pourquoi, mais après tout il n’a pas tort. »

Le vendredi suivant, jour des vacances, le rendez vous était prit au salon de coiffure où la belle-mère de la mère de Karine allait, une fois tous les trois mois. Le combi VW familial attendait Karine à la sortie du lycée. Sa mère interpella les jumeaux avant de les laisser rentrer à pied :

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_ « Dites à papa que je ne serai pas là avant 18 heures. J’emmène votre sœur pour lui faire couper les cheveux. » Les deux garçons riaient franchement en se moquant de leur sœur qui leur tourna le dos en faisant la moue et en haussant les épaules.

Même si s’était la première fois que Karine mettait les pieds dans un salon de coiffure, elle savait que celui-là n’était pas le dernier salon à la mode. D’ailleurs la clientèle s’en ressentait. Moyenne d’âge 50 ans, cheveux bleus et permanentes. Les miroirs ronds, les fauteuils en rotin avec des coussins, et le long du mur, une « batterie » de casques sèche-cheveux, où ces dames papotaient tranquillement. Karine était à la fois curieuse de découvrir cette ambiance, et confuse à l’idée que ses camarades de classe pourraient la voir dans cet endroit « ringard ». Sa mère discuta un petit instant avec une dame un peu plus âgée qu’elle, et qui devait diriger le salon, et tendant la main vers elle, la fit approcher pour la présenter.

_ « Voilà ma fille aînée, Karine. Elle ne veut plus que sa mère lui coupe les cheveux, elle veut aller chez le coiffeur, comme les grands. »Dit elle ironiquement, faisant rougir sa fille de honte et de colère. « Vous lui faites une coupe à la garçonne, pas trop court quand même. Tien ma chérie, va avec la coiffeuse, elle va te conduire au vestiaire. »

La coiffeuse lui fit enfiler une blouse aux couleurs pastel, attachée devant par un simple nœud, et la conduisit aux bacs à shampooing. On l’installa, la tête bien calée sur les bords en plastique de la cuvette, et l’eau, tiède, ne tarda pas à couler sur ses cheveux. Puis le shampooing, froid, coula à son tour. Enfin, les doigts experts commencèrent un savant massage que Karine trouva des plus agréables. Rinçage, re-shampooing, re-rinçage et on enveloppa la tête de la jeune fille dans une serviette éponge, lui frictionnant les cheveux avant de disposer la serviette sur ses épaules. Puis elle fut conduite jusqu'à un fauteuil en rotin devant un miroir rond, au bas duquel une tablette étroite supportait quelques outils, une paire de ciseaux, des peignes de toutes sortes, des épingles, des bigoudis…La coiffeuse ordonnait ses cheveux humides avec un peigne à larges dents.

_ « Courts, mais pas trop alors ? » Dit elle sans attendre de réponse. Elle était en train de préparer sur la tablette un peigne avec un manche, dans lequel elle installait deux lames de rasoir, neuves. Son outil prêt, elle commença la coupe en prenant dans ses doigts la mèche qu’elle venait de lisser avec un peigne normal, puis elle faisait glisser par saccade son « peigne-rasoir », ce qui tirait la tête de Karine, lui imposant les mêmes mouvements que le rasoir sur ses cheveux. Ainsi, mèches après mèches, la coiffeuse effila la chevelure brune, et bientôt les épaules de Karine furent couvertes de cheveux coupés.

Elle trouvait très agréable de se faire dorloter, de sentir des mains expertes s’occuper d’elle.

Bientôt la coupe fut terminée, et Karine échappa au casque séchoir. Elle eut droit à un séchage à la main avec un sèche-cheveux normal. La coiffeuse ordonna parfaitement la coiffure avant de l’asperger de laque au parfum un peu désagréable.

Elle l’avait voulu, elle l’avait eu. Sa mère paya et elles rentrèrent à la maison, où évidemment, les jumeaux ne manquèrent pas de se moquer de cette coiffure un peu « mémère ». Mais après tout Karine s’en moquait, elle était contente de cette expérience. Elle alla dans la salle de bains pour rincer la laque de ses cheveux et les coiffer comme cela lui plaisait, et se trouva très jolie. Sa nuque était coupée droite, un peu épaisse, les oreilles n’étaient que partiellement dégagées, les pattes étaient coupées en biseau, et la frange balayait son front jusqu’aux sourcils.

Le lundi matin, de bonne heure, un gros bus de tourisme attendait les adolescents. L’abbé GIRARD, en soutane noire, accueillait les parents qui accompagnaient leurs enfants. Karine était là, avec ses deux frères . Tous les trois étaient vêtus de la même manière : tee shirt blanc, bermuda de toile beige et chaussures de marche. Leur sac à dos était déjà embarqués dans le bus, et ils n’attendaient que leur mère ait terminé de discuter avec l’abbé, pour monter dedans.

_« Alors chère madame, Karine nous rejoint cette année ?

_Mais oui mon père. Ho elle n’est pas très enthousiaste, mais cela ira mieux dés les premiers jours.

_Bien sur ! N’ayez pas d’inquiétudes, Sœur Marie nous accompagne spécialement pour veiller sur nos deux jeunes filles. Oui, Sabine COUTURIER participe également à notre camp. Karine ne sera pas seule.

_Une dernière chose. Je devais couper les cheveux des garçons hier soir, mais ma tondeuse est tombée en panne et…

_Ne vous faites pas de soucis, vous savez bien que je veille particulièrement à cela ! »

Karine avait tout naturellement lié conversation avec Sabine, et les deux filles s’étaient assises l’une à coté de l’autre pour le voyage. Voyant les cheveux longs de sa camarade, une question brûlait les lèvres de Karine :

_ « On ne t’a rien dit à propos des cheveux longs ? L’abbé n’a rien dit ?

_Non ? L’abbé je ne l’ai pas vu de prés. On va quand même pas me les couper non ?

_Moi je suis passé chez le coiffeur exprès figures toi !

_Holala ! Mais tu me fais peur là !

_Mais non ! Tu as raison, personne ne te coupera les cheveux. »

Le bus arriva au milieu de l’après midi au camp de vacances de la paroisse. Dans une vaste propriété fermée de hauts murs, derrière une belle maison bourgeoise, au fond du parc, des bungalows servaient de logements pour les enfants et leur encadrement. Chacun se vit attribuer une chambre, les garçons logeaient par six et les deux filles se retrouvèrent évidemment ensemble.

Tout le monde s’activait pour donner un coup de main, sous la direction des moniteurs, que Karine ne pouvait pas s’empêcher de trouver ridicules dans leur tenue de boy-scout alors qu’ils avaient tous plus de 25 ans. Les activités du lendemain furent programmées, et chacun s’inscrivit dans la discipline préférée, VTT, baignade ou voile.

Le soir, le repas réunit tout le monde dans le vaste réfectoire, et c’est l’occasion pour l’abbé de donner ses recommandations. Vie en communauté, discipline, et hygiène, pour bien sur terminer sur le chapitre des coupes de cheveux.

«…Car vous savez très bien comme je suis attaché à avoir toujours des enfants propres et présentant bien. Un garçon, à votre age ne doit pas avoir les cheveux longs. Par ailleurs, il faut lutter contre l’invasion parasitaire, et les cheveux très courts est le meilleur moyen pour ça. » Dit il en regardant Sabine dans les yeux, ce qui pétrifia la jeune fille.

« Justement cette année, nous avons parmi nous deux jeunes filles, et en particulier pour elles, je ne tiens pas à ce que cela provoque des désordres et des pensées malsaines dans la tête des garçons, ces atours féminins sont toujours dangereux pour la morale, n’est ce pas ma sœur ? » Dit-il en s’adressant à la jeune religieuse, qui opina de la tête.

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« J’ai d’ailleurs toujours avec moi, ce qu’il faut pour vous faire de petites têtes bien propres. » Et en disant cela, il sortit de la poche de sa soutane un linge en coton blanc, parfaitement roulé, et une grosse tondeuse mécanique.

«  Après le repas, comme il fait encore bien clair, je me mettrai dehors, prés du gros arbre, sur le banc. Les premiers peuvent venir se faire couper les cheveux s’ils en ont besoin…Les moniteurs peuvent en profiter…Et vous aussi ma sœur, si vous voulez. » La jeune nonne eut un sourire gêné. Elle était « en civil » pour ce camp, et sa tête nue montrait de beaux cheveux, coiffés en arrière, et sagement rangés derrière ses oreilles.

_ « Oui mon père, j’avoue que la règle est un peu oubliée dans notre congrégation. Une bonne coupe me fera du bien… 

_ A la bonne heure ! »

Le repas terminé, alors que l’équipe désignée débarrassait les tables et s’occupait du rangement, l’abbé accompagné de la religieuse, se dirigea vers le banc de bois, devant le bâtiment. Les moniteurs les rejoignirent, alors que Karine essayait de réconforter sa camarade, prête à fondre en larmes. De loin elle observait la scène. La religieuse s’était assise sur le banc et le curé derrière elle avait étalé le drap blanc sur ses épaules. Puis, lui mettant la main sur la tête, il la lui fit pencher en avant, et entama la coupe en faisant remonter la tondeuse sur sa nuque. Les cheveux ainsi coupés furent rejetés par la tondeuse, en un mouvement de poignet qui les fit tomber sur les épaules de la nonne. Rapidement, le curé coupa les cheveux tout autour de la tête, laissant les mèches dessus volontairement plus longues. Les oreilles étaient bien dégagées et la nuque tondue très court…La jeune religieuse passa sa main avec gourmandise sur sa nuque fraîchement dégagée : « Cela me rappelle le jour où j’ai prononcé mes vœux » Dit-elle à l’abbé. « J’étais si heureuse ce jour là, que j’ai même aimé qu’on me coupe les cheveux. Allez-y mon père, continuez, passez la tondeuse partout. Cela m’aidera à lutter contre la vanité. » L’abbé fit alors cliqueter sa tondeuse sur le front de la religieuse, tondant les mèches laissées plus longues dessus.

Le lendemain, en quittant le camp avec le bus, Karine vit l’abbé et la religieuse se diriger vers le bungalow des filles. Elle pressentit ce qui allait arriver, mais se résigna, impuissante, à partir pour la journée de voile.

A son retour, Karine alla directement au bungalow. Douchée et changée, elle retrouva à l’extérieur Sabine, et elle comprit tout de suite qu’elle ne s’était pas trompée ce matin. Ses cheveux étaient coupés à ras, comme les garçons. Elle avait les yeux rougis de larmes, et se mit à pleurer à nouveau en voyant son amie. Karine tenta de la réconforter, de lui expliquer que ce n’était pas grave, que les cheveux cela repoussait, qu’elle était malgré tout mignonne…Mais au fond d’elle-même elle était révoltée par le comportement de l’abbé et de son entourage.

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Vers 17 heures, comme Karine se dirigeait vers le réfectoire, elle tomba nez à nez avec l’abbé GIRARD.

_  « Hé bien Karine ? Ou étais-tu ? Je t’ai cherché ce matin pour te couper les cheveux.

_ Me couper les cheveux ? Il doit y avoir erreur mon père. J’ai été chez le coiffeur juste avant de venir, et…

_ TTTT ! Allons, tu sais bien que le mensonge ne mène à rien.

_ Mais je ne mens pas voyons ! Demandez à mes frères.

_ Ta mère m’a dit elle-même le jour du départ, qu’elle n’avait pas pu vous couper les cheveux car sa tondeuse ne marchait plus. Et je l’ai assurée que je réglerai ce petit problème.

_ Mais elle parlait de mes frères ! Pas de moi…

_ Je ne le crois pas. Et je ne crois pas non plu avoir mal compris. Allons, tes frères n’ont pas fait d’histoires. » Et l’abbé sortit de sa poche la tondeuse nickelée et le linge blanc. Karine sentit ses jambes se dérober, son visage pâlit. « NOOooooon ! Non je ne veux pas ! Laissez-moi. » Et elle partit en courant en direction des arbres qui bordaient le camp. Mais sœur Marie était juste derrière elle et en deux foulées elle la rattrapa et la ceintura de ses deux bras, la soulevant du sol. Karine continuait de crier, et battait des pieds autant quelle remuait la tête dans tous les sens. Les cris de la jeune fille avaient attiré l’attention des garçons, et déjà un petit attroupement s’était formé autour du curé. Celui-ci avait rejoint le banc, prés de l’arbre, et attendait tranquillement, le grand torchon blanc déployé, et la tondeuse à la main. Karine hurla de plus belle en voyant où elle était menée par sœur Marie. Les abords du banc étaient couverts de mèches de cheveux de toutes sortes, blondes, brunes, plus ou moins courtes, il y en avait partout. Sœur Marie fit asseoir Karine sur le banc et la maintint fermement par les bras, coinçant ses jambes avec les siennes. Sans attendre, le prêtre enfila grossièrement le linge dans l’encolure du tee-shirt de la fille, le reste cachant ses épaules, puis agrippant les mèches longues du dessus, il fit pencher en avant la tête de Karine qui hurlait de plus belle. Les garçons tout autour, criaient eux aussi, ajoutant à l’excitation générale. Sœur Marie, malgré l’effort physique qu’elle devait fournir, avait le sourire aux lèvres et semblait s’amuser beaucoup. L’abbé, concentré sur sa tâche, avait la mâchoire inférieure qui remuait au même rythme que sa main qui se fermait et s’ouvrait sur les poignées de la tondeuse. Le cliquetis métallique était effroyable aux oreilles de Karine. La lame posée sur sa nuque remontait dans un bruit de ressort, avec un « cliquecliqueclique » rapide et régulier. En même temps les lames mordant les cheveux faisaient un bruit de papier de verre. Bientôt la première mèche tomba sur le linge puis sur les genoux de Karine. Elle cessa de crier, des larmes de rage plus que de chagrin coulaient sur ses joues. L’abbé de sa main toujours agrippée aux cheveux lui fit relever la tête, et elle vit en face d’elle le visage de la sœur, souriante, qui tenta de prendre une mine de compassion. La tondeuse vint devant ses yeux, remonta vers sa frange et le "cliquecliqueclique", se fit à nouveau entendre, sans cette

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fois que les lames soient au contact de sa peau. Les mèches de sa frange virevoltaient, emmenées par un léger courant d’air, et allèrent rejoindre les cheveux coupés sur le sol. La tondeuse passait dans ses cheveux dessus, en ménageant une certaine longueur, puis la prise de l’abbé se fit à nouveau ferme dans la chevelure et lui fit pencher la tête sur le coté. Cette fois la lame glissait sur la peau de la joue, remontant devant l’oreille, et la pression de la tondeuse sur la peau ne cessa qu’au-dessus de la tempe. Sentant la jeune fille enfin résignée à son sort, la main relâcha sa prise, et seuls les doigts tendus, posés sur le sommet de la tête, orientaient celle-ci. Les cheveux châtains, propres et brillants aux rayons du soleil, dégringolaient en mèches épaisses sur les genoux de Karine. A nouveau le « cliquecliqueclique » rapide et régulier remontait cette fois devant son oreille gauche, jusqu’à la tempe. Puis derrière l’oreille, et encore sur la nuque, et encore dessus. L’abbé glissait sa main, doigts écartés, sur le sommet du crâne et tondait les cheveux qui dépassaient au-dessus de ses doigts.

_ « Voilà ! » Lâcha-t-il, triomphant. « Tu vois, il n’y avait pas de quoi faire toute une histoire. Allons ! Ne restez pas là vous autres ! Vous n’avez donc rien à faire ? Allez, allez ! » Il houspilla ainsi les garçons attroupés et libéra Karine du linge blanc sur ses épaules. La sœur relâcha sa prise et se redressa, passant la main sur les cheveux drus du dessus de la tête. « Tu es très mignonne tu sais ? » Karine sans répondre partit en courant vers sa chambre. Elle regarda dans le miroir le nouveau visage qu’on lui imposait : Les cheveux étaient tellement courts sur les cotés, qu’on pouvait voir la peau du crâne à travers, et elle imaginait facilement que sa nuque devait être tondue de la même sorte. Dessus ses cheveux, encore épais, étaient drus et dressés comme un pelage de chat. Elle y passa sa main. C’était soyeux et doux, et ses cheveux se remettaient en place après le passage de sa main. Elle se sentait malgré tout découragée, et Sabine arriva à ce moment là pour la consoler à son tour, réconfortée elle-même de ne plus être la seule à avoir les cheveux tondus…

Pour Karine, inutile de chercher à se plaindre auprès des ses parents. Ceux-ci vouant une véritable dévotion au père GIRARD, auraient même accepté de tondre eux-mêmes leur fille si le prêtre le leur avait demandé. Il fallait à présent apprendre à vivre avec cette nouvelle tête.

FIN

J E G. buzzboy_fr@yahoo.fr