HISTOIRE VRAIE
Cette histoire là nest pas une fiction comme mes autres histoires, même si la plus grande partie dentres-elles sont toujours inspirées de souvenirs. Celle-là, cest un vrai souvenir, que jévoquais un soir en chattant avec « jolitondue » sur Yahoo. Et je me suis dit que cela vous plairez sans doute de connaître cette anecdote
Cela se passait en Yougoslavie. Jétais sur le point de rentrer en France avec mes équipiers, après une mission dun mois sur le territoire, et nous étions un peu désuvrés dans le camp de Mostar où nous nous remettions en condition. Bien sûr, javais déjà remarqué que sur ce camp, il y avait pas mal de filles, essentiellement dans les transmissions. Pour toutes, cétait la première opération extérieure, et on devinait dans leur allure, la fierté dêtre cette fois-ci de VRAIES militaires.
A tel point que beaucoup dentres-elles avaient les cheveux coupés hyper courts, comme leurs camarades masculins. Jétais au anges
Comme à mon habitude, je décidais daller me faire couper les cheveux sur place, histoire de voir comment cela se passait ici.
Dans un préfabriqué, comme on en trouvait des centaines dans ce camp, le salon de coiffure avait été installé, et laissé à la gérance dune coiffeuse locale, en loccurrence une Croate dune cinquantaine dannées. A lintérieur, chaises et table étaient du mobilier de jardin, en plastique blanc. Une table pour les magazines, des chaises pour attendre, un fauteuil pour la coupe et une autre table pour supporter le matériel de coiffure. En face du fauteuil de coupe, collé au mur, un miroir, avec un encadrement doré, tout à fait incongru dans ce décor.
En entrant je fut agréablement surpris de voir une jeune fille, sergent féminin dans les transmissions, que javais déjà remarqué dans le camp, même si moi et mes camarades nétions là que depuis deux jours. Cétait une assez jolie fille, les cheveux châtains, courts. Mais jimaginais parfaitement quelle devait les avoir eu bien plus court quaujourdhui. Comme beaucoup de filles, dès leur arrivée en Bosnie, elles adoptaient une coupe de cheveux vraiment courte, réalisée par un coiffeur ou même par un camarade masculin. Jen avais même remarqué une avec les cheveux tondus comme Sinead OConnor. Adorable !
Je minstallais donc pour attendre mon tour, et fit mine de lire un magazine. Mais jétais bien plus occupé à observer la jeune sergent. Elle passait de temps à autre ses cheveux derrière ses oreilles, et gardait le regard baissé. Jimaginais quelle devait être un peu gênée de se retrouver dans ce salon de coiffure un peu improvisé, au milieu de militaires masculins.
Le type qui passait avant nous avait fini et payait sa coupe. La fille se leva et sapprocha du fauteuil de coupe. Elle était en treillis. Ses cheveux faisaient de petites bouclettes sur la nuque. Elle sinstalla, et la coiffeuse lenveloppa dune cape en nylon blanche, quelle serra avec un velcro autour de son cou. Je me délectais de ces images. La coiffeuse avait déjà la tondeuse à la main, alors que la jeune fille commençait à expliquer ce quelle désirait. Elle voulait laisser repousser ses cheveux, et désirait une coupe, pas trop courte, avec une amorce de carré derrière pour préparer une coiffure plus longue. Mais rapidement je compris que la coiffeuse croate ne parlait pas le français, et que son anglais était des plus rudimentaire.
La sergent indiqua quelle ne voulait pas être coupée à la tondeuse, et la coiffeuse, presque à regret, posa son engin, sarma dune paire de ciseaux droits et dun peigne, et commença la coupe de façon classique. Elle dégrada un peu les cotés, raccourci les mèches du dessus, et toujours avec le ciseaux sur le peigne, rafraîchi la nuque de la fille. Après un instant, la coiffeuse prit un miroir avec lequel elle montra à sa cliente létat de sa nuque. Et là, la jeune fille eue lair embarrassé. Elle les voulait quand même plus court que ça. Pour ma part, je voyais parfaitement ce quelle désirait. La nuque rasée sur un ou deux cm et un décrochage, coupé au carré, juste un peu en dessus de la ligne des oreilles.
La coiffeuse essayait de comprendre, et après un instant elle sexclama : machina ?
Et posa sa paire de ciseaux pour sarmer de nouveau de sa grosse tondeuse. La fille hésita un instant, puis crut sans doute que pour réaliser ce quelle voulait, il fallait en passer par-là. Elle hocha la tête pour donner son accord pour lutilisation de la « machina ». Le moteur se mit en route, et docilement la fille baissa la tête pour offrir sa nuque. Un coup de peigne ou deux, et la Croate engagea la tondeuse au bas de la nuque de la fille. Lengin avait une lame épaisse, mais pas de sabot. Elle remonta la tondeuse vers le haut de la nuque, ne sarrêtant pas juste au bas comme le souhaitait la fille. Rapidement larrière de la coupe fut tondu très court, la coiffeuse dégradant légèrement en utilisant le peigne sur lequel elle glissait la tondeuse. Je devinais le visage de la fille qui sempourprait. Elle savait quelle avait eu tort de laisser la coiffeuse reprendre sa tondeuse. Elle savait aussi quil était inutile de se mettre en colère, le mal était fait. Après un instant, elle dégagea un bras de dessous la cape et passa une main sur sa nuque. La coiffeuse souriait, pensant avoir bien travaillé, ou bien ravie du bon tour quelle avait joué. La fille faisait la moue, sentant les cheveux très courts « piquer » sous sa main. La fille avait les cheveux plus long sur le dessus, mais la nuque était parfaitement tondue, et la coiffeuse sattaqua au côté droit. Cette fois la fille arrêta son geste, tentant dexpliquer que cela irait comme ça. La coiffeuse navait pas lair de comprendre et la sergent avait du mal à contenir sa colère. Elle était sans doute à quelques jours de rentrer en France et son désir de laisser pousser ses cheveux venait de prendre au moins 3 mois de retard
La peau sur sa nuque était blanche là où les cheveux la couvraient auparavant. Pour moi la nuque était parfaite, et finalement cette coupe, un peu longue dessus et sur les oreilles, et bien rasée derrière, nétait pas si mal. A condition bien sur de ne pas avoir denvie de cheveux longs.
Une fois débarrassée du peignoir de nylon, la fille paya sa coupe, et sans regarder personne, quitta le « salon de coiffure » en passant sa main sur les cheveux tondus de sa nuque.
Plus tard dans cette même journée, je revis la sergent, attablée à la cafétéria avec des camarades de son unité, et je devinais que le sujet de la conversation était encore sa coupe de cheveux. Elle devait pester contre la coiffeuse, alors que ses amis tournant la tête pour inspecter la coupe, la rassuraient en lui disant quils trouvaient cela très joli
Pour ma part, jengrangeais cela comme un nouveau souvenir, dans mon grand album de fétichiste impénitent
FIN
Si mes souvenirs vous intéressent, dites le moi ! Jen ai plein buzzboy_fr@yahoo.fr