Marie et Marc

 

Marc faisait tournait sa cuillère dans son bol de café depuis quelques minutes, essayant de sortir du brouillard de la nuit. Il entendit Marie entrer dans la salle de bain et fut une nouvelle fois surpris par cette présence. C'était la première fois qu'une femme vivait avec lui, partageait son appartement. Depuis un mois maintenant.

Marie entra dans la pièce, les yeux encore brouillés de sommeil. Revêtue d'un pyjama rayé très masculin, elle s'assit en face de Marc et se versa un café. "Encore une belle journée d'automne" pensa-t-elle en regardant à la fenêtre.

"Que fais-tu ce matin?" demanda-t-elle

"J'ai rendez-vous chez le coiffeur à 10 heures. Nous pourrions ensuite aller au marché."

"Chez le coiffeur! Encore!"

"Eh oui! une coupe courte, ça s'entretient souvent. On en a déjà parlé il me semble." La voix de Marc trahissait un certain énervement.

"OK, OK!, ça ne sert à rien de discuter encore une fois."

"En effet"

"Je te demande simplement de ne pas les faire couper aussi courts que d'habitude. Ce n'est pas très beau cette nuque et ces tempes rasées."

Il ne répondit pas. Elle connaissait Marc depuis 6 mois et vivait avec lui depuis quelques semaines. Elle l'aimait de plus en plus chaque jour. Elle appréciait son corps fin et musclé, dénué de poils, sa peau dorée, son visage franc aux traits presque féminins, illuminé par des yeux verts qui scintillaient au soleil. Enfin elle aimait ses cheveux blonds cendrés, du moins lorsqu'ils parvenaient à repousser entre deux séances de tonte.

Elle s'approcha de lui et passa une main dans la courte épaisseur de cheveux sur sa nuque, la fit rouler entre ses doigts.

"Pour garder un souvenir de leur texture…" Elle soupira.

Marc prit une douche, enfila une paire de jeans, un tee-shirt et un pull. Il s'approcha de Marie et l' embrassa à la commissure des lèvres pendant qu'elle regardait rêveusement devant elle.

"A tout de suite ma puce"

"A tout à l'heure"

Il sortit et dévala les escaliers des cinq étages qui le séparaient de la rue. En quelques minutes, il fut devant l'entrée du salon de coiffure. L'aspect extérieur était très rétro, bien qu'en parfait état. La façade en bois était peinte en noir et vert foncé. Les lettre "COIFFURE MASCULINE" se détachaient en blanc au dessus de la vitrine. Il poussa la porte et pénétra dans une pièce toute en longueur. Tout de suite à droite, un comptoir en bois était occupé par un téléphone et un agenda ouvert. Sur la gauche de la pièce, trois fauteuils d'une taille imposante, en skaï noir et en métal nickelé, étaient alignés face à un long miroir qui couvrait tout le mur. Le premier était occupé par un garçon d'une dizaine d'années. Une jeune femme s'occupait de sa chevelure, une tondeuse électrique à la main. Un homme d'une cinquantaine d'années coiffait un deuxième client sur le fauteuil suivant. C'était René, le propriétaire du salon. La jeune femme sourit à Marc dans le miroir.

"Bonjour Marc"

"Bonjour Nelly"

"Entrez et installez vous. Je n'en ai pas pour longtemps."

Marc salua René, retira son pull et s'assit sur une des chaise alignées derrière les fauteuils. La coupe du jeune garçon était effectivement terminée, Nelly passait le rasoir sur sa nuque et autour de ses oreilles. Elle devait avoir à peine trente ans pensa Marc, assez grande (1m70 selon ses estimations), et bien charpentée. Elle portait une blouse de nylon noir fermée dans le dos par une rangée de boutons, recouvrant ses genoux. La forme cintrée mettait en valeur sa silhouette généreuse. Un col rond et blanc recouvrait une partie de ses épaules. Ses cheveux noirs etaient tirés en arrière et réunis en un chignon très serré sur sa nuque, tandis qu'une frange très courte lui recouvrait à demi le front. Son visage plein et d'un blanc laiteux dégageait une extrême douceur, contrastant avec la sévérité de la tenue.

"Marc, c'est à vous"

La voix ferme le fit sortir de sa rêverie et il s'avança vivement vers le fauteuil maintenant libre. Nelly fit virevolter une grande cape noire sans manche devant lui et l'attacha autour de son cou. Elle posa une serviette sur ses épaules, qu'elle enroula dans son encolure.

Après un shampoing, et une friction avec la serviette, celle-ci fut remplacée par une bande de papier, retournée sur la cape en une collerette d'un blanc immaculé.

"Je ressemble à un enfant de cœur" pensa Marc en fixant son image dans la glace. Il se cala dans le large fauteuil. Il se sentait extrêmement bien, à la merci mais aussi sous la protection de Nelly. Il sentit son sexe se durcir sous la cape.

"On les coupe comme d'habitude Marc?"

Il acquiesça d'un hochement de tête.

La jeune femme saisit une tondeuse aux formes élégantes sur le comptoir, souffla sur les lames et emboîta un sabot de deux millimètres de hauteur de coupe. En actionnant la pédale, elle fit remonter le fauteuil de quelques centimètres, de façon à se trouver à la bonne hauteur.

"Baissez la tête au maximum s'il vous plaît"

Marc plongea son menton dans le nylon noir, guidé par une légère pression des doigts de Nelly sur le sommet de sa tête. Le bruit de la tondeuse se rapprocha tandis qu'il sentait le métal froid se poser à la base de sa nuque. Puis le bourdonnement devint plus sourd. Les lames remontaient haut à l'arrière du crâne. Il frissonna, imaginant la traînée ombrée qui venait d'être tracée. Puis rapidement, Nelly fit plusieurs passages avant de lui permettre de se redresser. Positionnée à droite, et gardant toujours appui avec sa main gauche sur sa tête, elle rasa le tour de l'oreille puis la tempe. Marc pouvait maintenant juger de l'effet de la tonte. Un mince duvet doré ne parvenait pas à masquer la blancheur de la peau. Après avoir effectué la même opération sur le côté gauche, la coiffeuse posa la tondeuse sur le comptoir et se saisit de ciseaux et d'un peigne dans une poche latérale de sa blouse. Elle fit redescendre le fauteuil et, penchée sur Marc, elle commença à tailler le dessus du crâne en remontant les cheveux à l'aide du peigne puis en coupant ce qui dépassait. Marc pouvait sentir les seins de Nelly, à travers le nylon de la blouse, glisser sur son oreille et sa joue. Il fermait les yeux pour éviter les petits cheveux qui tombaient et se collaient sur son visage. Personne ne parlait dans le salon. Le cliquetis des ciseaux et le frottement de la blouse de Nelly contre sa peau, lorsqu'elle levait les bras, étaient les seuls bruits que Marc percevait. Il sentait la salive affluer dans sa bouche et une boule de désir tenaillait son ventre. Les passages du peigne dans ses cheveux engendraient un fourmillement qui descendait le long de sa colonne vertébrale.

Nelly épousseta le visage de son client à l'aide d'une brosse souple. Marc ouvrit les yeux. Il lui restait environ un centimètre d'épaisseur sur le sommet, formant un plateau régulier. Une petite houppette avait été préservée sur son front, seule fantaisie permise par Nelly…

Elle reprit la tondeuse, enleva le sabot et la mit en marche.

"On va faire maintenant le dégradé."

De nouveau Marc baissa la tête. Cette fois il sentit le cuir chevelu remonter, suivant le mouvement vertical des lames. Il sentit la pression se relâcher légèrement au moment ou la tondeuse atteignait l'occiput, poursuivre son chemin jusqu'au sommet du crâne, puis s'exercer de nouveau au bas de sa nuque. La sensation, comme à chaque fois, était incroyablement délicieuse. Nelly positionna les lames au dessus de l'oreille en pliant celle ci pour dégager le passage. Elle rasa à blanc verticalement sur trois centimètres en relâchant progressivement la pression ensuite. Puis recommença l'opération jusqu'à rejoindre l'arrière. La coiffeuse termina par le côté gauche et arrêta sa machine.

Elle passa ses doigts délicatement sur la nuque lisse, déclenchant chez Marc un tremblement de tout son corps, puis, apparemment satisfaite, reposa la tondeuse.

A l'aide d'un miroir, elle montra à son client le résultat de son travail à l'arrière de sa tête.

"C'est court et bien net. Qu'en pensez-vous? On s'arrête là?"

Marc fut incapable de prononcer la moindre parole. Son état d'excitation l'empêchait de répondre. Il se demandait d'ailleurs comment elle aurait pu aller plus loin…Il émit un grognement et hocha la tête. La brosse dispersa les derniers petits cheveux sur son encolure. Nelly enleva ensuite la cape et Marc se leva. Il alla rapidement chercher son pull au vestiaire, l'enfila et tira à la base pour masque le gonflement qui déformais son jean.

Il paya et ouvrit la porte, pressé de sortir.

"Au revoir et à dans un mois" lança Nelly d'une voix joyeuse.

"Oui d'accord, au revoir"

Dehors, il sentit le vent frais de cette matinée de novembre tourner agréablement autour de sa tête, comme si l'air le caressait. Il allongea le pas en pensant très fort à Marie…

Marie entendit Marc entrer. Elle se rinça et sortit de la douche. Elle enfilait un peignoir quand il rentra dans la salle de bain. Il s'approcha et l'embrassa fougueusement.. Le repoussant gentiment, elle inspecta sa coiffure et fut surprise une nouvelle fois par la vue de cette nuque et de ces tempes dépourvus totalement de cheveux sur les trois quarts de leur surface.

"C'est encore plus court que la dernière fois on dirait. Je ne pensais pas que ce serait possible."

Le ton reflétait son dépit et son incompréhension. Elle fit une moue attristée et sortit de la pièce en le bousculant au passage.

Il la suivit, la prit par la taille et la souleva . Il l'emmena ainsi jusque dans la chambre et la posa debout sur le lit. Ecartant le peignoir, il posa ses doigts sur l'intérieur de ses cuisses et la caressa doucement. Puis il approcha sa bouche de sa toison blonde et se fraya un chemin avec sa langue jusqu'aux lèvres chaudes. Marie posa sa main sur la nuque lisse et émit un profond soupir.

 

 

 

Un mois plus tard….…

Marie avait décidé cette fois d'accompagner Marc chez le coiffeur pour donner ses instructions. Les réflexions teintées de moquerie de leurs amis sur sa coupe de cheveux l'exaspéraient.

Ils entrèrent tous les deux dans le salon. Marc avait prévenu Nelly, en prenant rendez-vous, qu'il viendrait accompagné. Il n'était pas très à l'aise, la situation était pour le moins embarrassante. Un petit garçon accompagné de sa Maman, c'est le tableau qu'il avait en tête à cet instant. Il n'y avait aucun client, Nelly était seule et parcourait un magazine, assise sur un des grands fauteuils. Elle se leva et vint à la rencontre de Marie en souriant.

"Très heureuse de faire votre connaissance. Marc m'a expliqué que vous souhaitiez me faire des remarques sur sa coupe."

"Oui en effet. Je trouve qu'il se les fait couper trop court et j'aimerais vous indiquer mes souhaits en la matière." Marie s'exprimait fermement mais d'une voix douce. Elle était surprise par la gentillesse et la gaieté de Nelly.

"Pas de problème, vous allez me montrer"

Elle invita Marc à monter sur le fauteuil, le couvrit d'une cape noire et commença par un shampoing..

"Bien, comment je coupe maintenant?" demanda-t-elle en se retournant vers Marie. Assise sur une chaise, celle ci contemplait Marc, prisonnier de sa cape noire, le cou enserré d'une collerette blanche, les cheveux mouillés. La scène était étrange. Elle se leva et s'approcha du fauteuil.

"J'aimerais que vous ne fassiez qu'un léger rafraîchissement aux ciseaux en gardant la forme de la coupe. Vous voyez ce que je veux dire? Enlever uniquement quelques millimètres."

"Oui, je vois parfaitement."

Nelly commença sa tâche en faisant cliqueter ses ciseaux. Marie était hypnotisée par les gestes précis et la silhouette impeccable de la coiffeuse qui tournait autour de son homme. Marc baissait et inclinait la tête docilement. Elle fut surprise de sentir l'excitation l'envahir et caressa subrepticement la pointe dressée de ses seins.

"Est-ce que ce sera bien comme cela?" lui demanda Nelly d'une voix neutre.

Marie observa la coupe réalisée. Plus nette mais à peine plus courte qu'avant. Elle se sentie soudain frustrée. Elle avait envie que la scène se poursuive. Elle marcha jusqu'au fauteuil, sourit à Marc.

"Finalement, les cheveux ras lui vont beaucoup mieux." Dit-elle en s'adressant à Nelly. "Pouvez vous raser la nuque et les côtés?"

Marc lui renvoya son sourire.

"Bien sûr" répondit Nelly sans se départir de son attitude professionnelle. "Je rase complètement?"

Marie hocha la tête en signe d'approbation. Elle se sentait emportée par une excitation de plus en plus intense qui lui inondait les cuisses.

Nelly prit la tondeuse, ôta le sabot, et la passa à plusieurs reprises tout autour de la tête de Marc. La peau était maintenant complètement nue. Elle appliqua ensuite une mousse légère et passa le rasoir avec application sur la totalité de la nuque et des tempes. Puis, quelques coups de ciseaux vinrent raccourcir drastiquement le dessus pour ne laisser que quelques millimètres.

Marie était ravie, comme sur un nuage.

Comme la coiffeuse enlevait les cheveux coupés avec sa brosse, Marie s'approcha et posa la pulpe de ses doigts sur la nuque lisse de Marc. La sensation était délicieuse.

"C'est très bien comme ça, mieux que d'habitude."

Marc n'en revenait pas. Quelle mouche l'avait piquée?

Nelly sourit en dégageant la cape.

Marie, immobile près de Nelly pendant que Marc se levait, semblait figée. Elle regardait fixement la coiffeuse comme pour lui délivrer un message mais aucun son ne sortait de sa bouche. Quelques secondes s'écoulèrent puis elle finit par demander timidement :

"Vous pourriez me raccourcir un peu mon carré?"

Sa voix était teintée de toute l'émotion qu'elle ressentait à ce moment là. C'était plus fort qu'elle, elle voulait absolument se placer dans ce fauteuil et se laisser aller à ces vagues de plaisir qui se succédaient, de plus en plus intenses.

Ses cheveux blonds, fins et raides étaient coiffés au carré, lui tombant sagement sur les épaules. Elle n'allait habituellement chez le coiffeur qu'au moment où sa frange lui tombait sur les yeux, et encore n'autorisait-t-elle qu'une coupe parcimonieuse. Au grand désespoir de Marc qui n'avait pu la convaincre d'adopter une coiffure plus originale et surtout plus courte.

"Je n'ai pas de rendez-vous, c'est donc tout à fait possible s'il ne s'agit que d'une coupe." Répondit Nelly. "Installez vous, la place est encore chaude.".

Elle prit place dans le large fauteuil et se sentit immédiatement bien. Nelly fit virevolter la cape noire qui la recouvrit.

"Vous venez de vous laver les cheveux il me semble"

"Oui, ce matin"

"Je ne vais donc pas vous faire de shampoing mais juste les humidifier"

Elle plaça ensuite la bande de papier blanc autour de son cou en soulevant les cheveux, puis attacha fermement la cape. Elle forma ensuite délicatement une collerette impeccable. Marie sentait le papier rêche irriter sa peau quand elle amorçait un mouvement de la tête.

A l'aide d'un vaporisateur, Nelly mouilla sa chevelure, puis la lissa longuement avec un peigne fin. Elle se plaça ensuite derrière Marie et vint placer la tranche de ses mains sous ses oreilles.

"Un carré court vous irait très bien, qu'en dites-vous?"

"Non non, juste 2 ou 3 centimètres, cela suffira."

"Vous avez tort, c'est peut-être l'occasion de procéder à quelques changements. Je vous verrais bien avec une nuque très courte, vous vous sentiriez beaucoup mieux. Qu'en pensez-vous Marc?"

Marc qui dégustait la scène s'approcha des deux femmes.

"Nelly a raison, tu devrais essayer de changer. Fais lui confiance. Je suis sûr que ce qu'elle te propose sera très bien et tu me feras un grand plaisir"

Marie céda rapidement, non sans une certaine appréhension.

"D'accord, je vous laisse carte blanche pour un carré court"

"Vous verrez, vous ne le regretterez pas."

La coiffeuse fit monter le fauteuil à la hauteur adéquate, se saisit d'une paire de ciseaux et vint se placer sur le côté gauche. Elle lissa une dernière fois les cheveux, plaça les lames à hauteur de l'oreille puis elle coupa rapidement en faisant le tour de la tête. Des mèches de 20 centimètres tombaient sur la cape. Elle revint à l'arrière pour couper les cheveux sur la nuque. Marie ouvrit les yeux et vit son visage encadré par un carré qui découvrait la moitié de ses oreilles, et remontait avec une légère inclinaison vers l'arrière. C'était beaucoup plus court que prévu. Elle n'eut pas le temps de s'inquiéter davantage, Nelly lissait sa frange. Elle prit un peu de recul pour examiner le front et préparer son geste. Puis sans hésiter elle fit glisser les lames entre la peau et les mèches humides. Marie sentit le contact froid du métal sur son front, entendit plusieurs fois le bruit aiguë des lames se refermer sur ses cheveux puis les ciseaux heurtant la tablette devant elle. Elle se décida à regarder et fut surprise par l'image reflétée par le miroir. Son front était découvert sur les trois quart de sa hauteur, tandis qu'une frange d'une longueur ridicule traçait une ligne impeccable jusqu'aux extrémités de ses sourcils. Elle sentit une boule se former dans son estomac, essaya de prononcer quelques mots de réprobation, mais seul le mouvement de ses lèvres fut perceptible. Elle pensa immédiatement aux remarques que n'allaient pas manquer de faire ses collègues de bureau. Comment allait-elle pouvoir affronter le regard des autres sur cette coupe qui ne risquait pas de passer inaperçue. Et ce n'était pas fini. Déjà Nelly s'emparait de la tondeuse électrique et, à l'aide de la main gauche, poussait fermement sa tête vers le bas. Marie fixait maintenant les longues mèches tombées sur ses genoux. Elle entendit le bourdonnement du moteur se rapprocher puis le métal froid se poser sur sa nuque et remonter lentement, haut, très haut même pensa-t-elle. Elle laissa de côté son inquiétude et s'abandonna. La tondeuse passait inlassablement sur l'arrière, le bruit était maintenant très régulier, les lames ne rencontrant plus de résistance. Les vibrations et le glissement de la tondeuse sur sa nuque lui déclenchaient des frissons qui descendaient le long de dos. La chaleur montait à ses joues et ses oreilles. Nelly eut bientôt fini et reposa son outil. Marie put redresser la tête. Elle vit son visage empourpré et Marc qui s'était approché et se tenait debout juste derrière elle.

"Ta nuque est superbe" dit-il visiblement ému. Elle esquissa un sourire. Il se pencha et déposa un baiser dans son cou. Un tremblement la parcourut et elle émit un gémissement.

Il approcha la bouche de son oreille et lui chuchota :"Eh bien! Tu sembles apprécier!"

"Je vais passer le rasoir pour que ce soit plus doux" Nelly fit un clin d'œil complice en direction de Marc.

A ces mots, Marie soupira d'aise. Elle ne souhaitait qu'une chose, c'est que l'on continue à s'occuper de sa nuque. Elle baissa docilement la tête dans l'attente de la suite. La coiffeuse appliqua une mousse légère sur la peau et saisit un rasoir à barbe. Elle le fit glisser avec de petits gestes, revenant plusieurs fois au même endroit. Marie ressentait plus qu'elle n'entendait le crissement de la lame effaçant les dernières traces de pilosité. Chaque fois que le rasoir

se retirait, elle appelait de tous ses vœux son retour. Elle voulait que cela continue toujours.

Mais Nelly eu bientôt terminé. Elle appliqua longuement une crème pour prévenir l'irritation, puis, passant ses mains sous le menton de sa cliente, elle lui redressa la tête. Elle brossa ensuite les cheveux et, avec ses ciseaux, assura une finition parfaite du carré.

"Voilà, c'est terminé"

Les cheveux de marie formaient un casque absolument lisse autour de son visage.

"Et admirez l'arrière" dit Nelly en se saisissant d'un miroir à main.

Marie contempla bouche bée sa nuque blanche et les cheveux longs qui s'arrêtaient net au tiers de la hauteur, établissant un contraste étonnant.

Elle fût bientôt débarrassée de la cape et se leva, incertaine, pas tout à fait revenue sur terre. Elle jeta un regard sur la masse de ses cheveux qui jonchaient le sol tout autour du fauteuil puis passa sa main sur sa nuque.

"Quel changement ! Mais c'est vrai que je me sens infiniment bien."

Marc lui apporta sa veste et son sac à main et paya le prix des coupes en laissant un généreux pourboire.

"Revenez tous les mois si vous voulez garder ce style. Il faut l'entretenir."

"Je pense que vous me reverrez aussi souvent que Marc" répondit Marie à l'adresse de la coiffeuse. "En tous cas, merci pour vos conseils. Ce fut une grande expérience."

"A bientôt" répondit Nelly.

Elle les regarda s'éloigner de la boutique, se tenant par la main et pressant le pas.