Cette histoire est une adaptation française d’un récit fait par Sean O'Hare et que l’on peut lire sur l’Internet. J’ai cherché à la traduire afin d’en faire profiter nos amis francophones.

j’espère qu’elle vous plaira …. Faites le moi savoir : myriam

 

I - MARTINE

Je n'avais pratiquement jamais quitté Paris. J’avais passé les trois dernières années, entièrement accaparé par la création de la société qui m’employait. Tout mon temps avait été occupé entre le bureau et mon appartement chaque jour de 9 heures  du matin à 22 heures, ne quittant l’un que pour regagner l’autre. Je savais que je devais donner l'image d’une femme pleine de confiance en elle-même et sûre d’elle auprès de ses contacts professionnels ; mais au fond de moi-même, je me savais capable de m’agacer pour la plus petite broutille, j’étais perpétuellement tendue. Au fil du temps, j’avais appris à cacher cela et je réussis même à présenter un profil plus apte à aller dans le sens du vent et surtout sans  faire de vague, prendre un peu d’ampleur. En effet, la société avait pris un certain essor et grâce à ces trois années de sacrifice, je pus gravir quelques marches dans la hiérarchie, jusqu’au jour où l’on me demanda de prendre la direction d’une succursale à Londres.  Bien qu’ayant presque 30 ans, je n'avais encore jamais voyagé à l'étranger, ne serait ce que pour un week-end et cette idée me parut stressante et me déstabilisa légèrement. 

Hésitante, au début, je finis par accepter et je suis partie seule dans la capitale anglaise. Je suis arrivée à Londres, une semaine à l’avance de façon à pouvoir tester mon accent anglais. J’ai donc tout naturellement commencé par visiter quelques monuments, prendre ces fameux autobus à impériale et je me suis ruée sur les boutiques de fringues qui regorgent dans cette mégapole. Force fut de constater que bien peu de choses nous différenciaient, nourriture mise à part et comme   tout se passait sans incident, la confiance que j’accordais à mon accent allait grandissante. Il restait bien sûr encore quelques petits obstacles auxquels je n’avais pas encore été confrontée, des choses du genre visite chez un docteur ou un dentiste par exemple ou encore choisir un salon de coiffure mais j’avais maintenant les cartes en mains et tout devrait bien se passer.

  À Paris, j’avais l’habitude de fréquenter de grands et célèbres salons de coiffure où je laissais une fortune tous les mois et demi afin de voir mes cheveux raccourcis d’un malheureux petit centimètre tout en ayant auparavant bénéficié de l’application d’un shampooing énergisant associé à un baume volumisateur qui leur permettaient de subir sans dommage la légère permanente ou la coloration ton sur ton qui me semblaient nécessaire.  Une amie me donna l’adresse d’un salon sur Londres qui correspondait au standing dont j’avais coutume mais je dois dire que les prix que pratiquent les grands salons en Angleterre sont exorbitants et il me fallut choisir entre laisser un peu plus de longueur à ma coiffure ou changer mon style totalement et ainsi fréquenter des salons plus simples.

A vrai dire, je portais à cette époque une coiffure très longue et légèrement ondulée qui me permettait de varier selon mon humeur entre la queue de cheval et les chignons sophistiqués. Cette coiffure demandait pourtant un entretien fréquent : épointage mensuel et décollement de racines que seuls, les meilleurs coiffeurs savaient exécuter. A Londres, ils étaient plutôt avant-gardistes, la mode tendait vers des coupes sportives et plutôt courtes. Une autre amie m’indiqua l’adresse d’un nouveau styliste. Il s’appelait Peter, et à ses dires, avait appris son métier à Paris, ce qui lui permettait de connaître l’art de   coiffer les cheveux longs. En effet, il s'est avéré que Peter ne me força jamais à couper mes cheveux plus que je ne le voulais et comme il pratiquait des tarifs honnêtes, il devint, pour un temps, le coiffeur idéal.

Mes cheveux sont bruns avec des reflets auburn, ils sont lisses et un peu plats de nature. Fort heureusement, une certaine longueur et une légère permanente leur donnent le volume nécessaire.

Je dois dire que j’adore fréquenter les salons de coiffure. Je ne peux pas vraiment l'expliquer mais j'éprouve une sorte de plaisir étrange à observer les autres femmes laisser couper leurs cheveux. La mode aidant, même celle portant les cheveux les plus longs ont maintenant tendance à les faire raccourcir parfois au-delà du raisonnable, juste pour suivre la sacro-sainte Mode.

Ayant été maintes fois assise face au miroir durant tout le temps requis par l’application en profondeur de quelque après-shampooing ou autre produit capillaire, j'ai pu apercevoir les regards anxieux des femmes sur la nuque desquelles étaient dirigés les ciseaux. Une espèce d'hypnose m’emparait rien qu’au son du cliquetis des ciseaux. Je me suis toujours demandé l’effet que pouvait provoquer la sensation de ces lames s’agitant si près de la peau. Souvent j’ai eu l’envie de demander à une de ces femmes ce qu’elle ressentait dans ces moments-là, mais bien sûr, jamais je n’ai osé. Parfois même, les ciseaux ne suffisaient pas, ils étaient substitués par un passage à la tondeuse. Une tondeuse comme celle utilisée pour les coupes masculines que l’on voyait encore chez quelques vieux coiffeurs ou encore à la télévision dans des reportages montrant la tonte donnée aux soldats nouvellement recrutés. Je dois dire que j’ai toujours été étrangement attirée par ces scènes sans en connaître la raison exacte.

II – ALEXANDRE & HELENE

De la même façon, les hommes aux cheveux courts et soignés avaient tous, pour moi, ce petit quelque chose qui vous fait chavirer. Je prenais un plaisir extrême à caresser leur nuque rasée et j’appréciais également que leurs tempes soient légèrement tondues.. Tout en cachant la moindre excitation de ma part à ce sujet, j’encourageais mes petits amis à faire couper leurs cheveux de cette façon. Mais ma timidité naturelle m’empêchait de leur montrer un investissement trop personnel de ma part à ce propos. Beaucoup ne réagissaient pas à mes suggestions, semblant plus attachés à maintenir leurs cheveux longs qu’a vouloir me plaire réellement ; à partir de là, nos relations ne duraient pas.  Un seul, Alexandre, avec son look d’étudiant, cheveux dans le cou et recouvrant quelque peu ses oreilles, s'est étonnamment soumis à mes " exigences ". Lors d’un repas, je lui avais fait part de mes goûts et comme tant d’autres, il me répondit qu’il ne s’imaginait avoir à couper ses cheveux. Je lui ai simplement dit que je pensais qu’une coupe plus courte lui conviendrait mieux. Il caressa ses cheveux et je me sentis plutôt embarrassée par mes paroles. Il sembla un peu étonné et fit un signe d’approbation évasif sans plus en parler.

Le lendemain, nous marchions main dans la main le long des rues et il s arrêta devant la vitrine d’un petit de coiffeur de quartier. Il me dit qu’il avait décidé de me plaire et sans lâcher ma main, il entra dans le salon. 

Hélène, une femme d’une cinquantaine d’année au regard enjoué nous accueillit. Elle venait juste d’enfiler une blouse de nylon à son client et tout en attachant le lacet autour du cou de ce type, elle sourit dans notre direction et nous fit signe de la main, nous indiquant de nous asseoir sur les sièges libres juste derrière elle. Alexandre remarqua la grande quantité de cheveux sur le plancher autour du fauteuil de coiffure où Hélène travaillait. J'ai senti sa main de raidir dans le mienne, se demandant sûrement si c'était une si bonne idée. Il finit par sourire en inclinant la tête. Nous nous sommes assis toujours en se tenant la main.

À ce moment-là, je me sentis un peu coupable et encore plus en me trouvant dans un environnement aussi étrange. Je ne me sentais pas très à l’aise, ma nervosité habituelle chatouillait de nouveau mes sens. Mais je pouvais quand même pas abandonné Alexandre ici, surtout juste après l’avoir persuadé d’y venir !Aucun mot ne fut prononcé pendant que nous attendions. Nous sommes restés sagement assis et avons un peu souri quand nous avons vu Hélène tondre les cheveux de son client.

J'ai profité de cet instant pour regarder autour de moi, remarquant 2 autres coiffeurs - un vieil homme et une jeune femme. La femme portait des cheveux frisés tombant en cascade sur ses épaules au contraire d’Hélène qui portait les siens extrêmement courts dans un style assez sévère, presque masculin. J'ai pensé qu’en qualité de coiffeuse pour homme, elle avait jugé bon de couper ses propres cheveux très courts et je vins à me poser la question de savoir combien de temps les frisettes de la jeune femme tiendraient. Mes yeux se posaient fréquemment sur les cheveux d’Hélène, blonde platine sur le dessus avec l’arrière et les côtés plus foncés. Ses cheveux blonds étaient bien lissés en arrière alors que les plus foncés étaient pratiquement rasés. Sa blondeur lui donnait l’air d’être presque chauve. Cela m'a fasciné, et bien qu’étant si court, cette coiffure lui allait parfaitement et l’on avait du mal à l’imaginer portant un autre style. Je ne pus pas m'empêcher de toucher ma propre chevelure, aujourd’hui, retenue par un bandeau de velours noir - et je suis sûre qu’elle s’en est aperçue au moins une fois et elle m'a souri, juste à ce moment précis. Je lui rendis un sourire presque compatissant, le même regard envieux que j’adresse à toutes les femmes qui portent des cheveux aussi courts. Au fond de moi, Je me demandais si, un jour, le vieux coiffeur avait imposé à Hélène de s’asseoir dans le fauteuil avant l’ouverture du magasin et l’avait tondue de près comme pour servir de publicité au style de son salon.

- " Bien, ensuite ? s'il vous plaît ! " Je fus sortie de mes rêveries par la voix d’Hélène invitant Alexandre à prendre place. Il serra brusquement ma main plus fort encore, la lâcha et s’avança vers le fauteuil. Il s'assit et la coiffeuse l’enveloppa immédiatement dans un peignoir de nylon bleu qu’elle attacha fermement à son cou. Elle jeta ensuite sur ses épaules une serviette blanche serrant son cou à l’aide d’une agrafe. Elle prit alors un peigne et lissa les cheveux du jeune homme rapidement.

- " Vous possédez de grands cheveux pour un homme ! Epais et en pleine forme, qu’allons nous leur faire aujourd'hui ? Juste une légère coupe? "

- " Euh, eh bien, pas vraiment, euh, quelque chose ... d’un peu différent, de bien plus court. C'est l'idée de Martine, euh... " Il regarda vers moi dans le miroir et je vis Hélène suivre son regard. Elle sourit.

- " Dans ce cas, si c’est l’idée de Dame Martine, nous allons lui demander ! ! Approchez donc, Martine et voyons ce que vous voudriez que l’on fasse à la tignasse de ce jeune homme. "

Tous les yeux présents dans le magasin se sont tourné vers moi. J'aurais voulu me fondre dans le plancher mais je me suis lentement levée et je me suis approchée du fauteuil. Jamais, je ne m’étais sentie si embarrassée.

- " Bien, je pense qu’Alexandre devrait porter ses cheveux un peu plus courts, un style plus masculin, une sorte de... " Elle avait raison, les cheveux du jeune homme respiraient la santé. " Je pense à quelque chose juste au dessus du col, peut-être recouvrant encore un peu les oreilles aussi ... " Mais Hélène ne me laissa pas le temps pour répondre entièrement.

- " Très bien, aucun problème. " Elle dirigea une main dans les cheveux épais de la nuque d’Alexandre. "Nous allons nous débarrasser de TOUT cela et sur les oreilles aussi. Laisse-t-on un peu de longueur sur le dessus, Martine ?"

- " Euh… Oui…. Non… aussi.... "

- " Et vous ? Alexandre, vous êtes d’accord "

- " Je veux lui plaire. " dit gentiment Alexandre

- " Merci beaucoup, Martine, vous pouvez aller vous asseoir maintenant. "

Le regard fuyant, je suis retournée sur ma chaise, j’ai vu qu'Hélène saisissait une tondeuse dans sa main. Celle-là même qui avait tondu les cheveux du client précédent. Elle lui donna brièvement un petit coup de brosse et démarra l’engin brièvement. J'ai sursauté au bruit de la machine. Hélène choisit parmi les sabots étalés sur la tablette celui qui lui semblait le mieux adapté et me regarda à travers le miroir, tout sourire.

- " Eh bien, Alexandre, donnons maintenant à votre femme ce qu'elle veut! "

Le vrombissement de la tondeuse résonna de nouveau dans le salon et elle plongea sur la nuque du garçon. Hélène posa une main sur la tête d’Alexandre et a ensuite enfoncé, il n'y a pas d’autre mot, elle a enfoncé la tondeuse directement dans sa nuque, traversant les épais cheveux bruns pour réapparaître finalement haut à l'arrière de la tête. En donnant un petit coup à la tondeuse, elle envoya sur le plancher une masse de cheveux noirs. Je l'ai regardé tomber mais ma stupeur fut encore plus grande quand je vis la bande blanche à l'arrière de la tête de mon ami. Pas d’un blanc pur, non, juste une légère ombre noire un peu comme si Alexandre ne s’était pas rasé la barbe d’un jour ou deux. Des mèches de huit à dix centimètres restaient accrochées sur ses épaules.

Ce fut un réel choc pour moi. Je vis Alexandre m’envoyer quelques sourires timides à travers le miroir, levant ses sourcils comme pour dire que c'était ma faute. Bien sûr que çà l’était! Et il n'avait pas encore vraiment conscience de la réalité, il ne savait pas encore à quel point, en un passage, la coiffeuse l’avait tondu ! Mais que pouvais je faire maintenant, tout était trop tard. Hélène dirigea à nouveau sa tondeuse vers le cou en se décalant, je pus voir encore mieux la peau claire apparaître sous la tondeuse.

- " Est ce assez court comme cela,  Martine? " me cria la coiffeuse par dessus le bruit de la tondeuse. " Nous nous sommes débarrassés de toutes ces bouclettes comme vous l’avez demandé. "

La tondeuse continuait ses va-et-vient dans la nuque d’Alexandre et j'ai senti, à ce moment là, le regard étrange d’Alexandre se poser sur les cheveux gisant sur le sol ; ces cheveux avec lesquels je m'étais amusés quelques nuits auparavant en les réunissant dans une petite queue de cheval que je faisais semblant de couper avec mes doigts en riant. Je crains qu’il n'y ait pas assez de cheveux pour le faire ce soir. Il n'y aura peut-être aucun cheveu. Alexandre s'en est rendu compte quand Hélène se déplaça sur un côté et, d’un coup de tondeuse a dégagé une tempe ainsi que tous les cheveux autour de son oreille.

Le sourire timide fut aussitôt remplacé par un regard choqué. Il voulut dire quelque chose mais s'est rendu compte qu'il était maintenant trop tard pour cela. La plupart de ses cheveux étaient soit sur le plancher soit en train de dégringoler sur ses genoux. Quant à moi, troublée par l'action de la tondeuse, je restais là béate et tétanisée à la fois.

Hélène reposa la tondeuse et aspergea les cheveux du dessus. Elle fit claquer ciseaux et peigne, laissant une longueur d’environ huit centimètres. Elle le coiffa en arrière faisant une légère raie sur un côté, le regard d’Alexandre semblait très différent. Hélène repris une nouvelle tondeuse, plus petite, cette fois. J'ai voulu bondir et crier : " Non, ça suffit, il en a eu assez. " Mais bien sûr, je n'ai rien dit. Le visage d’Alexandre ne reflétait plus aucune expression. Hélène employa cette tondeuse pour raser les cheveux autour des oreilles et au bas de la nuque.

Hélène s’est alors enduit les mains de gel et a massé les cheveux d’Alexandre, les rendant ainsi lisses et brillants. Elle a également massé les endroits tondus de l’arrière et des côtés. Je me suis rendue compte à quel point j’aurais aimé faire cela moi-même. Les cheveux d’Alexandre semblaient parfaits, à présent.

Elle tourna le fauteuil de façon qu’Alexandre me fit face. " Alors, Martine, êtes vous satisfaite ? "

J'ai bredouillé quelque chose. " Euh, oui. Merci, c’est excellent. "

Elle a donc retiré brusquement le peignoir, permettant ainsi à Alexandre de se lever. Comme il se dirigeait pour aller payer, Hélène crut bon de dire.

- " Eh bien, Martine, je pense que c'est votre tour, maintenant, non ? "

Soudain, ma bouche s'est sentie sèche. Je me suis sentie très étrange. Mes jambes vacillaient sous moi.

- " Non, on a promis de ne jamais toucher à ses cheveux " lança Alexandre à Hélène.

- " Oh, je vois. Eh bien, tant pis, au revoir, alors ! " Hélène dirigea sa main droite vers sa propre nuque rasée et a souri. " Je pense que j'aurais presque pu vous les couper aussi court qu’à Alexandre et en plus, cela vous irait à merveille ! ! "

Alexandre et moi n'avons jamais vraiment parlé de sa coupe. Il n’a rien dit et fut heureux de me plaire. Il ne s’est jamais laissé couper les cheveux aussi courts par la suite mais il a continué à fréquenter régulièrement le salon d’Hélène qui lui demandait souvent de mes nouvelles. Je n'ai jamais su s'il fallait vraiment le croire ou pas. J’aurais aimé y retourner avec Alexandre mais il n'a jamais dit quand il y allait et je me suis sentais maladroite en le demandant.

Bien que nous ayons consenti à rester amis, nous avons décidé de mettre fin à notre rapport un an plus tard et je ne l'ai jamais revu depuis.

Je pense souvent à ce jour quand mon esprit divague à propos de cheveux. Cela semble si en désaccord avec ma propre coiffure. Je ne pourrais jamais trouver les mots pour décrire l’état dans lequel m’a mise cette aventure : sentir sur moi le regard d’Alexandre, tout le processus de sa tonte ; quelle étrange excitation. J’éprouve ce même sentiment à chacune de mes visites chez le coiffeur et dès que mes yeux peuvent croiser la nuque penchée d’une autre femme succombant à la tondeuse.

III - NANCY

Un jour, assise à mon bureau pendant l’heure du déjeuner, arrive mon amie Nancy.

- " Salut Martine, comment vas tu ? " me dit elle dans son anglais parfait, me renforçant dans ma décision de prendre quelques cours de langue.

- " Bonjour Nancy. Je vais bien, merci " ai-je essayé avec mon meilleur accent. Elle rit gentiment mais se refusa tout commentaire sur ma tentative.

Nancy est une très belle femme, un peu plus jeune que moi avec une personnalité beaucoup plus exacerbée. D’elle-même, elle s’assit sur un coin de mon bureau, croisant ses longues jambes.

- " Je suis venue te demander si tu étais intéressée par une sortie avec un groupe d'entre nous demain. Juste pour un repas ? "

- " Oh, c’est très gentil, oui, bien sûr, merci beaucoup. Je connais si peu de gens ici.

- " OK, C'est parfait. Je te contacte dès que possible. "

Elle inclina alors la tête et je pus voir ses cheveux glissaient sur ses joues. Elle avait des cheveux étonnants. Un carré très court légèrement asymétrique. J’adore la voir quand elle sort de chez son coiffeur : la nuque courte et dégradée comme du velours noir, je suis certaine qu’une telle coupe est réalisée à la tondeuse. C’est une réelle perfection, il est clair qu’elle fréquente un grand salon de coiffure.

- " Euh, Nancy, puis-je te demander quel salon tu fréquentes " Lui dis-je, étonnamment mal à l'aise.

- " Salon ? Fréquenter ? Oh, oui, mes cheveux ! tu aimes cette coupe ? " Elle dirigea sa main sur sa nuque, soulevant ainsi ses cheveux et dévoilant ainsi ceux coupés plus courts. " C'est un petit salon près de Payton Place. Il est tenu par une amie, Joyce et sa sœur Elisabeth. Elles l’ont ouvert l'année dernière. "

- " Oui, c'est vraiment parfait. " Dis-je " Moi qui suis à la recherche d’un bon coiffeur. "

- " Tu veux faire couper tes cheveux ! Mais non, c'est.... "

- " Non, juste un léger rafraîchissement " Nancy semblait choquée par mes paroles.

- " Oh, c’est que….. Joyce est ... comment dites-vous ... elle est différente, euh.... " Soudain, son téléphone portable sonna.

- " Robert ! " s'exclama t’elle, un immense sourire au visage. " C’est le Moment. " dit-elle plus tranquillement. Puis elle devint plus énervée, presque irritée et capricieuse avant de me dire : " Je dois y aller, Martine, je prends ma journée, à demain alors. "

- " Ok, tu peux partir, à demain. Amuse toi bien ! " Elle rit sottement et comme elle se dirigeait vers la sortie, je l’entendis pérorant en anglais d’une voix excitée.

Mince, elle avait oublié de me donner le numéro de téléphone de Joyce. Dans le bureau de la secrétaire, je pris l'annuaire téléphonique et il me fut assez facile de trouver un salon de coiffure appelé " Hair Joyce ". Je pris alors le téléphone. Je me sentais incroyablement mal à l'aise mais cela m’arrivait à chaque fois que je décidais de faire quelque chose à mes cheveux. Mais je ne peux attendre encore pour les faire couper, j'ai le nom d'un bon salon alors il est temps de se décider.

Je me mis à composer le numéro et après quelques sonneries, une voix s’annonça : " Hair Joyce, j’écoute."

- " Oh, bonjour. Je m'appelle Martine. Euh, je désirerais.... "

- " Pardon ? Excusez-moi, vous êtes française ? Est-ce que vous parlez anglais ? "

- "  Euh, Oui…oui ! "

- " En qui puis-je vous aider…..Martine…c’est cela? "

- " Oui, Martine, je suis française, en effet. Je vous appelle de la part Nancy, elle et moi sommes collègues de bureau. J’aimerais prendre rendez-vous avec Elisabeth pour une coupe, s'il vous plaît. Dès qu’il vous sera possible.. "

- " C'est Elisabeth à l’appareil ! Oh, vous êtes amie avec Nancy ! disons, demain matin, à dix heures çà ira ? "

Je prendrais un jour de congé. Il n'y a rien d’urgent au bureau et j’ai quelques jours à prendre. En plus, je pourrai me préparer pour sortir avec Nancy, comme convenu.

- " Parfait, Oui, à 10 heures, demain matin. "

Je pensais avoir dit ce qu’il fallait, sans plus et comme le dit souvent Peter, mon ancien coiffeur, une coupe est une coupe.  Je notais l'adresse du salon tout en informant ma secrétaire de mon souhait de prendre un jour de congé.

IV – HAIR JOYCE 

Le lendemain matin, le bourdonnement insistant du réveil me tira de mon sommeil : 7H00 du matin. Il est l’heure de se préparer pour aller travail mais pas ce matin, quel plaisir de se prélasser dans son lit. Je marche doucement vers la salle de bain et commence par brosser mes cheveux puis, comme d'habitude, l’esprit encore embrouillé j’entre dans la douche et passe un bonnet de plastique pour éviter de mouiller mes cheveux. Je me sens toujours un peu inquiète avant d'aller chez le coiffeur, particulièrement quand il s’agit d’un nouvel endroit. Je sens au creux de mon l'estomac une sorte de palpitation bien que je ne vois pas pour quelles raisons je devrais être inquiète ; j’arrive toujours pas à me l’expliquer. De toutes façons, c'est un peu plus d'excitation et c'est une expérience agréable après tout, d’être choyée. Il sera sûrement intéressant d'observer les activités de ce salon. Je sors de la douche et commence à me préparer pour cette journée. Il va faire chaud aujourd'hui donc je choisis une petite robe rouge assez moulante. J’ai choisi cette couleur pour faire encore mieux ressortir la couleur de mes cheveux. Comment vais-je les porter aujourd'hui ? Il va faire chaud, mais je décide de le laisser libre, de toutes manières, la coiffeuse me fera certainement un shampooing.

Enfin prête, je sors de mon immeuble et me dirige vers Payton Place, l'adresse du salon. Je serais probablement en avance mais la matinée est si belle que je ne me sens pas le cœur de rester à l'intérieur. La plupart du temps, mes cheveux attirent les regards quand je flâne en ville. Je sens cela et cela ne me déplaît pas.

Tout en suivant l'itinéraire que j'avais tracé dans ma tête, je parviens à trouver mon chemin facilement. Il est juste 09H30. Le quartier est bourré de petits magasins. Je me rappelle vaguement m’être promenée par ici. Remontant la rue, je commence à déclencher le compte à rebours des numéros d’immeuble pour arriver finalement face à un magasin à la devanture blanche, " Hair Joyce " est écrit sur une enseigne au dessus de la porte. Je suis vraiment en avance !Que faire entrer et attendre? Non, je décide de m’asseoir à la terrasse du café voisin pour y déguster une tasse du café et profiter du soleil de cette fin d’été .

Depuis mon siège, j'observe les passants et tente aussi d'examiner le salon. Mais il est trop loin pour que je puisse voir à l'intérieur. La porte s'ouvre et une grande femme élégante en sort. Elle est vêtue d’un tailleur noir de bonne facture, elle marche vite et j'entends le cliquetis de ses bracelets en or et de ses boucles d'oreille que l’on distingue très aisément grâce à une coiffure courte, très certainement sculptée par Joyce ou sa sœur. C’était le genre même de femme à laquelle vous êtes vous souvent attendue de voir sortir d’un magasine de mode : très mode, blonde, les cheveux très courts,  3 centimètres, pas plus, ils semblent coupés uniformément et plaquent au visage de la jeune femme. D’ici, on la croirait rasée de près et ce style lui va à la perfection. Je ne peux pas m'empêcher de la regarder fixement. Elle se tourne vers moi et dit : " Bonjour ! ". J'incline la tête timidement, souriante, mais me sentant si maladroite.

Je me demande comment elle doit se sentir, comme à chaque fois que j'aperçois une femme ayant couper ses cheveux si courts et en particulier, quand il s’agit d’une femme si attirante que celle-ci qui maintenant, disparaît au bas de la rue. Je passe une main sous mes cheveux , dans la nuque, tremblante un peu malgré la chaleur, je sens le poids de mes cheveux et cela me rassure. Je sais que je n’oserai jamais couper mes cheveux mais, étrangement, j’essaye de l’imaginer.

Je bois une autre gorgée de café et aperçois deux femmes sur le point d’entrer dans le salon. Une porte des cheveux courts et l'autre juste devant des épaules. Cela m’apporte un soulagement car je commençais à penser que ce salon faisait exclusivement dans le cheveux court. Je regarde ma montre. Encore 15 minutes devant moi. Je décide de me lever.

Je lisse en arrière mes cheveux tout en m'approchant de la porte. Je remarque que le style du salon est en apparence, assez moderne : beaucoup de cuir noir et de métal nu. La devanture expose quelques objets d'art moderne dont une sorte de boîte transparente avec du matériel multicolore à l'intérieur lequel ressemble à...non, cela ne peut pas être...

- " Bonjour Mademoiselle. Commentaire allez-vous ? " Je venais de refermer la porte derrière moi, un regard de femme perçant se posa aussitôt sur moi depuis le petit bureau de réception.

- " Euh, bonjour, je ... j'ai un rendez-vous avec Elisabeth, je suis Martine "

- "Oh oui, c’est ma sœur, elle termine avec une autre cliente juste là-bas mais...." Elle me regarda étrangement. "Mais ... euh, vous êtes un peu en avance !"

- " Çà ne fait rien, je vais attendre un peu."

- " Euh, oui, ... mais vous êtes-vous vraiment sûr que vous avez rendez-vous ici ?"

- " Oui, bien sûr, à 10 heures. "

- " Non, je veux dire, enfin, vos cheveux. Connaissez-vous bien notre salon? "

Je me sentis un peu étrange à ce moment précis, un peu comme si quelque chose ne tournait pas rond dans ma tête. Mais vraisemblablement, devais-je encore plus travaillé mon anglais pour arriver à comprendre les subtilités que cherchait à me dévoiler Joyce. J’essayais de penser à Nancy. Elle m’a dit que ce salon était différent, différent de quoi ? Je n’arrive pas à me souvenir. Je pense que c’est juste à ce moment que son portable a sonné.

- " Mon amie Nancy vient ici. Elle m’a dit que vous étiez différents...."

Le téléphone sonna.

- " Oh, bonjour. C'est parfait. s'il vous plaît, soyez des nôtres. Je sais que Elisabeth aura beaucoup de plaisir à vous rencontrer."

Je fis quelques pas et m’assit le temps que Joyce téléphone. Je capte au vol plusieurs regards dirigés vers moi et particulièrement vers mes cheveux. Quoi de plus naturel dans un salon de coiffure.

Comme j'ai pu le voir de l'extérieur, l'intérieur est plutôt branché. Les sièges sont en métal brut recouverts par quelques coussins de cuir rouge de surcroît étonnamment confortables.

La jeune femme assise à côté de moi est celle aux cheveux courts qui est entrée peu avant moi avec son amie.

- " Bonjour " me dit-elle, s’en suivit une flotte de mots que j'ai eu beaucoup de mal à capter. Elle me regardais curieusement

- " Bonjour, euh, française " Elle incline la tête, essaye quelques mots de français mais renonce bien vite.

- "Coupés Euh ... cutted!" Elle se répète quelque peu inutilement et plutôt avec insistance. Elle déplace vers moi l'ouverture et la fermeture de son deuxième et troisième doigt.

Je recule instinctivement . Je secoue ma tête et mes cheveux avec.

- " Couper juste cela" dis-je en indiquant les pointes d’une mèche.

Elle se mit à rire "Ici ? " Elle secoua sa tête aussi mais aucun cheveu ne bougea. Elle indique alors à la femme qui était entrée avec elle. "Lundi, amie. Coupée ! ! !"

Je suivis son regard et vis qu'elle avait raison. Son amie était assise dans un des fauteuils, recouverte par une peignoir rayé blanc et rose. Une jeune coiffeuse se tenait debout à côté d’elle. Elle était coiffée un peu comme Nancy. Elle prit une tondeuse électrique et rassembla les cheveux de sa cliente en formant une queue de cheval puis, sans un mot, plaça la tondeuse sur le front de la jeune femme et la poussa vers l’arrière au milieu de ses cheveux. Sur le coup, je ne fus pas certaine que je pouvais voir mais elle répéta la même action plusieurs fois en maintenant solidement à la queue de cheval. J’étais totalement hypnotisée. La coupe de cheveux d’Alexandre me revint dans la tête.

Bizarrement, la femme assise à côté de moi et son amie semblaient aimer cela, elles avaient toutes deux un large sourire sur le visage. Même la coiffeuse souriait malgré un regard déterminé sur son visage. Un regard qui voulait dire : je veux tondre tous tes cheveux. C’est ce qu’elle fit, d’ailleurs. La queue de cheval qu'elle tenait finit par tomber à terre.

- " Et encore une autre dans ... " je n'ai pas compris le reste de la phrase. Une autre femme dans quelque chose, dans quoi ? Qu’est ce que cela signifie ? Et les autres coiffeuses, Joyce , Elisabeth….

Joyce se déplaça du bureau jusqu’au fauteuil, elle avait un élastique dans la main qu'elle fixa à la queue de cheval. Elle la brossa rapidement et la déposa dans la boîte transparente de la devanture. Je me rendis enfin compte que j'avais bien vu : La boîte est pleine de cheveux coupés. De près c'était évident mais de plus loin les longueurs colorées, soyeuses et différentes s'entrelaçaient les unes aux autres et produisaient un effet tout à fait agréable. Certaines des longueurs semblent vraiment conséquentes. Inconsciemment, je touchai mes propres cheveux en frissonnant. Je commence à penser comment ont été rassemblés tant de cheveux bien que j’ai pu assister à l’extraction du dernier donateur.

La coiffeuse ôta le grand sabot noir de la tondeuse et y fixa un autre plus petit qu'elle montra à sa cliente. Elle inclina la tête.

- "Mais non, Anna, voyons, Ce n’est pas le bon! " Anna ouvrit grand ses yeux en fixant l’objet puis elle les ferma lentement en signe d’approbation. La coiffeuse choisit alors un sabot beaucoup plus petit et sans plus de cérémonie, alluma la tondeuse et la dirigea vers la tête d'Anna. Des mèches de cheveux sombres semblèrent remplir l'air autour d'elle. Sa tête fut alors doucement mais fermement basculée sur la gauche puis sur la droite avant d’être penchée vers l’avant. pendant tout ce temps, la tondeuse poursuivit sa tâche de façon incessante, elle continuait d’éliminer tous cheveu de la tête d'Anna jusqu'à ce qu’elle ressemble à un morceau de peau nue. Le temps d’une brève pause, la coiffeuse remplaça la grande tondeuse par une plus petite. Le gros bourdonnement de la première fut remplacé par un vrombissement aigu avant que les lames froides ne touchent le cou de la fille. Alors il me sembla que je pouvais entendre chacune des lames en train de couper chaque cheveu depuis la nuque complètement rasée jusque autour des oreilles. Une ligne blanche s'était formée entre les cheveux bruns restants et la peau bronzée de sa nuque! Anna, la cliente était devenue presque chauve. Je venais d'être témoin de sa tonte dans ce salon. Je n'avais encore jamais vu de coupe comme celle-là. Pourquoi aussi court ? Pourquoi ?

- "Pourquoi ? " L'amie d'Anna me regarda un peu perplexe. Je devais avoir parlé à voix haute. Je lui souris timidement.

- " Parce que je le désire ! " Anna se leva et s’avança vers Joyce pour payer. Elle sourit mais semblait un peu émue. Je n’en étais pas étonnée. Son amie bondit et marcha vers elle, tout sourire dehors. C’est elle qui a demandé à Anna de couper ses cheveux !

"Anna, tu es formidable !" Elles ont échangé un sourire complice et sont sorties du salon, s’arrêtant un instant devant la boîte où maintenant les cheveux d’Anna demeuraient.

Mon attention fut attirée par Elisabeth, qui je venais d’entrevoir en train de travailler au fauteuil juste à côté de l'autre coiffeuse qui discutait à présent avec Joyce.

Elisabeth séchait les cheveux de sa cliente qu’elle venait de couper : une sorte de carré court assez sportif. La coupe était parfaite ainsi que le brushing. Peu de cheveux entouraient le fauteuil de coiffure indiquant par le fait qu’elle n’avait pas coupé de grandes longueurs. Je me sentis un peu rassurée par le fait que ce soit Elisabeth qui s’occupera de ma coiffure. Elisabeth porte également une coupe asymétrique taillée au menton sur le côté droit un peu comme Nancy. Mais le côté gauche était coupé beaucoup plus court, tondu assez ras même ! mais se dégradant finement avec les plus longs cheveux de l'autre côté. Une coiffure peu commune mais impeccable et encore une fois convenant si bien à la personnalité d’Elisabeth.

Je me suis demandée si ces filles avaient commencé par ces coiffures aux nuques si tondues pour fournir une bonne publicité à leur salon.

Elisabeth termina et accompagna sa cliente jusqu’au comptoir.

- " Merci beaucoup Elisabeth. C'est magnifique! Au revoir. "

"Au revoir, Madame Smith, mais ..." dans un anglais vif et rapide, elle sembla lui suggérer quelque chose de différent pour sa prochain rendez-vous. Elisabeth parut presque insister. La cliente partie, elle s'approcha de moi.

V –MA COUPE …

  "Bonjour Mademoiselle. Comment allez-vous aujourd'hui ?" Me demanda Elisabeth a demandé avec un accent plaisant quoi qu’un peu brusque.

- " Bonjour Elisabeth. Très bien, merci. "

- " C’est un le plaisir de rencontrer une amie de Nancy. Je suis heureuse qu'elle vous ai recommandée notre salon mais un peu étonnée aussi. Vous a-t-elle dit que nous sommes différents ?"

- " Oui, elle l’a fait. Et votre sœur avait commencé à m’expliquer, mais...."

- "Oh bon, et puis peu importe, maintenant que vous êtes ici. " Dit-elle avant que je ne puisse demander quelque précision sur cette fameuse différence. Cela commençait à réellement m’intriguer.

- "Bien sûr, Je...."

- "C'est bon, venez avec moi maintenant, s'il vous plaît." Je la suivis jusqu’au fauteuil de coiffure.

Je me suis installais dans le fauteuil en attendant de pouvoir discuter de mes exigences sur ma coiffure avant que l’on ne me conduise vers la bac à shampooing. Elisabeth prit un peignoir de nylon rayé, y donna un petit coup sec et commença à l'attacher autour de mon cou. Mes cheveux eurent tendance à s’insérer entre et j'ai entendu Elisabeth soupirer, comme exaspérée par cette masse capillaire. Joyce nous regardait et s'approcha de nous, elle souleva mes cheveux afin que sa sœur puisse nouer le lacet correctement.

- "Merci, Joyce. Et voilà, Martine." Elle plaça ses mains sur mes épaules et me pencha doucement vers l’arrière du fauteuil.

- " Appuyez-vous bien au dossier, c’est plus confortable, s'il vous plaît. "J’obtempère à sa demande, étonnée de trouver ce fauteuil à la fois si grand et vaste comparé avec d'autres dans lesquelles je m’étais déjà assise. Il était assez confortable en réalité. Elisabeth ajusta la hauteur du fauteuil en appuyant sur une pédale de son pied. Je me retrouvais bientôt en hauteur, mes propres pieds se balançant librement. Elle commença lentement à lisser mes cheveux avec un peigne . Joyce était restée à côté de moi et les deux sœurs s’échangeaient des regards entendus.

- "Nous allons commencer, Martine. Etes-vous prête ? "

- "Errrr ... oui. Mais, euh, nous n’avons pas discuter du style que je désire ni même de la longueur à couper ..."

- "Pardon, mais J'avais pensé que vous vouliez tout c... Mais, nous pouvons discuter maintenant." Elle semblait un peu déçue, comme pressée de commencer son ouvrage.

- "Alors, que souhaitez-vous, Martine ?"

Moins de deux centimètres. Je dois penser à diviser par deux au moins pour transformer les centimètres en pouces. " Juste un pouce. "

Les deux sœurs se regardèrent, surprises.

- " Vraiment, un pouce!" Elisabeth lissa en arrière mes cheveux et le maintint fermement en une queue de cheval à l'arrière de ma tête. Le deux sœurs bavardèrent toutes excitée par mon choix. " Oui, un choix excellent à coup sûr. "

Pourquoi cette excitation ? et ce mot, crewcut, que signifie-t-il ?

- "Vous avez beaucoup de courage. Mais, je suis certaine que cela vous ira à merveille. Vous allez voir! Elisabeth est parfaite pour ce genre de coupe" me souffla Joyce.

Courage? Pourquoi me faut-il du courage ? Que veut-elle dire ?

- "Joyce, aide-moi ?" dit Elisabeth.

-"Bien sûr," toutes les deux rirent comme des écolières.

Elisabeth se pencha devant moi, ouvrit un tiroir et y choisit une grande paire de ciseaux. Pendant ce temps, Joyce commençait à réunir mes cheveux. Qu'est-ce qui m’arrive ? Je ne devrais pas avoir de shampooing à présent? Peut-être une nouvelle méthode pour masser à sec sur les cheveux mais alors pourquoi cette queue de cheval ? Peut-être une nouvelle technique de coupe, surtout que Joyce maintenait très solidement, elle venait de faire tourner sa main gauche autour de la base de mes cheveux et l'autre tenait à peu près une longueur d’environ 20 centimètres au-dessus de ma tête.

Je me sentis gênée, très mal à l’aise. Et je n’arrivais pas à en trouver la raison.

Le miroir reflétait mon visage crispé par l’inquiétude, Joyce regardait le bas de mes cheveux presque en prévision d’un événement tandis que Elisabeth s'arrêta, les ciseaux à la main, entrechoquant les lames l’une dans l'autre. Elle me regarda fixement avec un léger sourire.

- "Et maintenant, on va couper cela, Martine. Courage, cela ne prendra pas très longtemps!"

Je m'attendais à ce qu'elle se dirige vers les pointes mais au lieu de cela, les lames se déplacèrent vers la base de ma queue de cheval! elle n'allait sûrement pas couper là. Couper tous mes cheveux! Je sentis une brusque excitation montait en moi, semblable à celle que j’avais éprouvée lors de la coupe d’Alexandre et sensiblement la même que tout à l’heure pour Anna. Quel émerveillement serait ce que de sentir la perte de tant de cheveux d’un coup !

Toutes ces pensées se précipitaient dans mon esprit à la vitesse de la lumière. Je regardais les ciseaux s’approcher tout près. À quoi allais-je ressembler ?

Des nœuds se formèrent dans mon estomac. Ma gorge se serra et devint sèche.

À quoi allais-je ressembler ? 

La prise de Joyce se raidit, tirant un peu les cheveux. C’était impossible, cela ne pouvait pas arriver! Pourquoi faisaient-elles cela! Mais il s’agit de Mes cheveux. Je peux l'arrêter.

- "STOP ! ARRETEZ-VOUS! ARRÊTEZ-VOUS, S'IL VOUS PLAÎT !"

J'essayais de bouger la tête mais force fut de constater qu'elle était tenu fermement. Je luttais pour sortir mes mains du peignoir sans manche. J ‘essayais d’éloigner la main d’Elisabeth, la main tenant les ciseaux.

Silence.

J’étais à bout de souffle. J’avais du retenir ma respiration pendant une éternité. Les deux sœurs me regardaient à la fois inquiètes et étonnées de ma réaction.

- "Qu’est ce qui vous arrive, Martine ? "

- "Que comptez-vous faire avec mes cheveux ? Il m’a semblé que vous alliez tous les couper !"

- " Mais, bien sûr. C’est bien ce que vous avez demandé, Martine " dit Elisabeth presque en colère.

- " Je n'ai pas .... "

- " Deux centimètres, vous avez dit. "

- " Oui, je sais, je...."

- " Vos cheveux sont très épais. Ce sera donc un crewcut. Pardon, en français, euh….. je ne connais pas le mot !"

- "Crewcut, que cela signifie-t-il ? Je ne comprends pas." dis-je d’un ton un peu alarmiste.

- " Un peu comme une brosse " m’expliqua Joyce en sortant une brosse à cheveux dans sa main tout en caressant les poils courts.

Je me mis à frissonner en pensant à ce qui aurait pu m’arriver. Ces femmes ont voulu me donner une coupe en brosse et je n’avais pas compris. J'aurais pu ressembler à cette femme dans la rue sans le vouloir. J'aurais enfin su ce que c’était que d’avoir ses propres cheveux coupés courts. Et si je n’avais pas réagi, il serait à présent trop tard pour faire marche arrière.

- "Oui, cela vous ira très bien. Recommencerons-nous ... si vous êtes prête ?"

- "NON! ÉCOUTEZ!" ai-je crié. Les deux femmes furent choquées par ma réplique et reculèrent presque . J’étais également très choquée.

- " Je veux juste que mes cheveux soient raccourcis de deux centimètres. Juste une coupe pour les pointes. Me comprenez-vous ?"

- "Pardon ? Mais bien sûr nous comprenons ... maintenant. Mais nous sommes très embarrassées, vous saviez bien que notre salon est différent."

- "Oui, je le savais mais en quoi est-il différent. Vous ne me l’avez toujours pas expliqué."

- " Vous nous avez dit que vous saviez" dit Joyce avec un air exaspéré. "OK, je vous explique : l’année dernière, nous dirigions un salon traditionnel ici même mais les affaires ne marchaient pas très fort. La clientèle du quartier étant assez âgée, nous étions cantonnées à faire des permanentes, mises en plis et autres couleurs, ce qui n’a jamais été notre tasse de thé. Nous avons donc décidé de réorganiser le salon. Et nous nous sommes spécialisées dans les coupe courte, voir très courte sur des cheveux féminins."

- " Une sorte de barbershop pour femme." souligna Elisabeth.

- " Oui et c’est un succès. Beaucoup de nos clientes savent que nous avons une excellente réputation en tant que styliste et cette idée leur plaît."

Je commence à comprendre pourquoi elles auraient pu commettre une telle erreur. "Donc la plupart de vos clientes portent des cheveux courts ?"

- "Toutes. On n’autorise à aucune cliente de sortir du salon avec des cheveux plus longs que 10 centimètres. Et à chaque visite, nous attendons moins. Vous vous souvenez de la femme juste avant vous. Ces cheveux étaient trop longs. Je lui ai dit que la prochaine fois, je lui couperai beaucoup plus court."

- "Toutes, Mais je suis ici. Je...."

- "Oui mais nous pensons que vous avez compris. Beaucoup de femmes se sont assises dans ce fauteuil avec de longs cheveux et je les en ai délivré. Voyez-vous, la preuve est là, dans le panier devant la fenêtre. C'est ...comment dites-vous... un truc !"

J'avais compris maintenant ! Il était bien temps. Il est clair que ce n’est pas dans ce salon que j’obtiendrai la coupe que je souhaite pour mes cheveux coupés.

- " Désolée, j'ai gaspillé votre temps. Je suis confuse et je ferais mieux de m’en aller maintenant."

- " Non! Un instant, s’il vous plaît. Je viens de vous dire que l’on ne permet à aucune cliente de partir avec des cheveux plus longs que dix centimètres. C’est notre publicité et notre marque de fabrique, en quelque sorte." s’exclama Joyce.

- " M. .. mais je ne suis pas une vraie cliente." Les nœuds se resserrèrent au creux de mon estomac. Les images de la tonte précédente traversèrent mon esprit, La femme près du café, d’innombrables images de cheveux courts et coupés ras, Hélène la coiffeuse d’Alexandre...

Les deux sœurs me regardèrent dans le miroir, prisonnière encore du peignoir rayé, mes longs cheveux en cascade sur mes épaules. Il y eut une longue pause et Joyce finit par dire.. "Mais Si! Vous êtes cliente!"

- "Mais non, voyons, je ... dois vraiment y aller." Deux paires de mains touchèrent légèrement mes cheveux ; une paire posée sur chaque épaule avec un très léger contact en prévention d’une tentative de ma part pour me lever.

- "Martine, nous voyons beaucoup de femmes comme vous ici, elles aussi, avec de longs cheveux. Nous savons que vous voudriez connaître la sensation d’une coupe, d’une coupe courte. N'est ce pas ?"

- "Bien, je euh, j'ai..." j’avais du mal à déglutir, un peu énervée par ces deux femmes au dessus de moi. Deux femmes avec précisément des coupes de cheveux très courtes. Je n’y ai pas pensé tout de suite mais cela m’excitait terriblement.

- "Je vous ai observé quand Anna a été tondue, tout à l’heure, vous ne pouviez pas détourner un seul instant vos yeux d'elle. " me dit Joyce.

J'entendis encore le bruit de la tondeuse.

- "Et je vous ai vu au café admirant ma cliente précédente quand elle est partie "

Son image se fixa de nouveau dans mon esprit.

- "A ces instants, vous pensiez que ces coupes seraient aussi agréables pour vous, Martine ?"

- "Oui j'y ai pensé, mais..."

- " Nous savons cela, Martine, nous connaissons votre but, même si vous n’osez pas l’avouer. Nous devons vous aider."

Elles soulevèrent ensemble mes cheveux au dessus de mes épaules et le lissèrent doucement. Je commençais à me rendre compte que j’étais en train de perdre le contrôle de la situation.

Joyce commença par brosser mes cheveux. Je me sentis un peu plus détendue.

- " Vous vous rendez bien compte que nous devons vous aider, Martine. "

- " Oui, je sais. "

- " Nous sommes de vraies professionnelles. "

- " Oui je le comprends. "

- " Vous avez vu notre travail. "

- "Oui." j’ai fermé les yeux commençant à me livrer à la sensualité du brossage constant de Joyce.

- "Nous allons donc décider de ce qui est le meilleur pour vous "

- "Oui." Je me sentais très détendue par le brossage en même temps que Joyce parlait.

- "Excellent, c’est bien que vous soyez d'accord. "

Soyez ? À quoi ?

- "Mmmm ?"

Elle s’arrêta de brosser mes cheveux, j’étais un peu déçue, j’ouvris les yeux et je vis Elisabeth les ciseaux en main encore une fois. Elle me sourit et inclina la tête pendant que sa sœur reforma en vitesse une queue de cheval avec mes cheveux pour la seconde fois.

Rêves-je ? Ou étais-je vraiment en train de revivre ce qui m’était arrivée quelques minutes auparavant ?

Joyce tira mes cheveux vers l’arrière des deux mains et stupéfiée, je vis Elisabeth faire glisser ses ciseaux autour de mes cheveux juste au niveau de la prise de sa sœur.

J’essayais de crier : NON! mais ma gorge était trop sèche et aucun son ne sortait de ma bouche. Mon esprit était totalement anéanti et le reflet dans le miroir me paralysait. Je ne pouvais bouger.

La tension de mes cheveux se raidit un peu plus.

SCHNICK!

Elisabeth forçait sur les ciseaux refermés, signe d’intense concentration, elle mordait sa lèvre inférieure. Non, elle n’a pas put faire vraiment cela. Une femme ne peut pas faire cela à un autre.

SCHNICK!

Dans le miroir, plusieurs mèches apparurent dans le poing fermé de Joyce. Non, cela n’est pas possible.

SCHNICK!

" Formidable, C'est si épais," hurla Elisabeth avec une jubilation non dissimulée.

SCHNICK!

" Prends ton temps !" dit doucement. "Apprécie l’instant !"

SCHNICK!

Une intense émotion monta au fond de moi. J'essayais de contrôler les larmes qui essayaient de couler mais à aucun prix, je ne voulais fermer mes yeux. Je voulais voir.

SCHNICK!

Ce dont que j'avais si longtemps rêvé de voir était en train de m’arriver : la coupe des très longs cheveux d’une femme !

Un sentiment étrange m’envahissait maintenant : une émotion intense contenue pendant trop longtemps. Hors de souffle, mon visage se mit à rougir et je sentis l’excitation monter, presque comme...

SCHNICK!

Avec un mouvement brusque et triomphal, Elisabeth coupa ma queue de cheval nette et Joyce la maintint en l’air.

- "OUI!" s'exclamèrent Les deux femmes., "Bienvenu au club de cheveux courts, Martine!" ajouta Joyce en caressant ma joue. Les deux femmes se sourirent mutuellement.

Je voulais encore nier l’évidence mais mes cheveux taillés maintenant en longueurs épaisses et inégales autour de mes joues en étaient bien la preuve. "Je n’arrive pas à y croire ... je... NON!"

- " C’est mieux. Maintenant que vous avez consenti, Martine."

- "Consenti ? Quoi...."

- " De couper vos cheveux, bien sûr ! " dit Elisabeth d'une façon évidente. Elle commença à diriger ses mains parmi mes cheveux. Ce contact était nouveau pour moi. " Et maintenant voulez-vous toujours que nous poursuivions ?"

Je fus distraite par Joyce qui liait mes cheveux coupés avec un élastique.

- "Voilà!" Elle me les mis devant moi. Tous morts mais encore scintillant dans la lumière lorsqu’elle se déplace autour. Plus de soixante centimètres de cheveux! Cela ne pouvait pas être les miens. Je tentais de les récupérer. Joyce se mit à rire. "Non, Martine!" Et elle jeta les cheveux dans la boîte de plastique. "Tradition exige!"

"Martine, cela commence à devenir long. Alors, crewcut. Deux centimètres, d’accord ? " exposa Elisabeth d’un ton quelque peu exaspéré.

- " Non, ce n’est pas ce que j’ai demandé, c'était a...."

- " Elle a raison." dit Joyce. "Un peu plus long sur dessus lui ira mieux, je pense. "

Cela me sembla être mieux. "Je...."

- " Un carré, peut-être ? " m’interrompt Elisabeth avant que je ne parle.

Oui voilà qui me convient encore beaucoup mieux. "Je...."

Elle remonta à la main mes cheveux sur un côté. Un carré court, à hauteur du menton semble assez séduisant ... mais c’est encore trop court. Je me mis à regretter quelle n'ait pas juste coupé le strict nécessaire. Elle continua à les remonter. Les deux coiffeuses me regardaient dans le miroir d’un air perplexe. Elles discutaient entre elles sans aucun intérêt du tout à ce que je pouvais bien dire.

Puis, au même moment, elles se regardèrent en souriant d’un air complice.

Joyce était debout à côté et observait sa sœur, les bras croisés. Elisabeth passa un peigne fin dans mes cheveux. Je pus voir quelques sections des cheveux plus longs sur le pourtour de mon crâne. Elle les tordit et les fit tenir avec une pince. Elle peigna le reste directement vers le bas, dessinant ainsi une séparation à environ 5 centimètres au-dessus de mes oreilles et comme cela tout autour de ma tête.

Mon souffle fut littéralement coupé quand je vis Elisabeth prendre dans sa main une tondeuse. D’un type semblable à celle que j’avais vu utiliser sur Alexandre : Grosse et bruyante.

BZZZZZZ!

Elle ne pouvait pas être sérieuse. Elle cherchait à me faire peur ! Je ne pouvais pas croire qu'elle pensait employer cet engin sur moi. Elisabeth posa sa main libre sur ma tête et elle appuya de façon à me faire pencher sur le côté. J'essayais de résister.

- "Non, vous ne pouvez pas...." J’ai tenté, à ce moment, de me lever du fauteuil.

Les mains de Joyce se posèrent fermement sur moi ; une sur ma tête l’autre sur mon épaule.

- "S'il vous plaît, ne soyez donc pas idiote. Vous ne pouvez pas partir avec des cheveux comme ça ! "

Mon sang se glaça. Je ne pouvais faire le moindre geste. Je ne pouvais que regarder mon image dans le miroir : ma tête tendue vers le côté et la tondeuse s’approchant doucement de ma tempe. Mon cœur battait de plus en plus fort. J'avais totalement perdu le contrôle de la situation.

Le métal froid des lames de la tondeuses frôla ma joue ... ma tête se remplit d’une stridente vibration qui se colporta dans mon corps entier.

Les lames longèrent sur ma joue. Je sentis le froid de l'acier. Puis, d’un coup, le moteur électrique changea de rythme : les lames venaient d’atteindre les premières racines de cheveux . Des longueurs de cheveux allant jusqu’à 15 centimètres se mirent à glisser le long de ma joue au fur et à mesure que la tondeuse montait vers la ligne de séparation. D’un mouvement brusque du poignée, les cheveux coupés par la tondeuse se dispersaient en laissant derrière elle un sillon visible, pas aussi blanc que la séparation mais on pouvait y apercevoir la peau par transparence. Sans faire de pause, la coiffeuse repassait maintenant à maintes reprises sa tondeuse sur le côté de ma tête afin que tous les cheveux soient équitablement tondus. Une fois terminée, la poigne des deux femmes se relâcha.

Elles changèrent de côtés. Joyce tira ma tête vers l'autre côté et plaça une main sur mon épaule pendant sa sœur faisait rapidement glisser la tondeuse sur mon autre joue et tondit ainsi mon autre tempe.

Elisabeth se déplaça ensuite derrière moi et redressa ma tête, la tenant droite afin que je puisse bien me voir dans le miroir. Les côtés de ma tête apparaissaient rasés, Il n'y avait pas d’autre mot. Mes yeux se remplirent de larmes. Joyce me maintint dans cette position pendant quelques secondes, puis elle sourit en me regardant fixement a travers le miroir. Je sentis ensuite la pression de ses mains sur ma tête me forçant ainsi à basculer le plus possible vers l’avant. Je ne voyais plus que mes genoux et la tablette devant moi.

Mon corps entier se mit à trembler quand je sentis le métal sur ma nuque. Il vibra un instant le long de mon cou. Puis, encore une fois, la tondeuse s’enfouit dans mes cheveux et le son se modifia, j’entendais le crépitement de mes cheveux, broyés dans les mâchoires de cet engin vorace. J'ai pensé à Alexandre qui avait son cou ainsi tondu. Je compris que le mien allait très bientôt devenir semblable. A cet instant, je me souvins du regard hautain que je montrais envers les clientes qui subissaient les mêmes outrages dans les salons que je fréquentais autrefois. Je sentis maintenant posé sur moi le même regard de la part des deux coiffeuses bien que leurs propres cheveux soient déjà courts.

J’aurais du ressentir de la colère ... ou encore de la craindre ... ou bien juste de la tristesse ... mais une autre émotion se manifestait aux tréfonds de moi-même. Ces deux femmes possédaient maintenant l’entier contrôle de ma personne ; leurs gestes et leurs visages souriants tendaient à vouloir me montrer leur propre excitation et j’avoue que, moi aussi, je commençais à être envahie par une onde de plaisir.

Un vent frais caressa ma nuque. Une fraîcheur que la tondeuse de métal me révélait un peu plus à chacun de ses passage. Je fis une tentative pour essayer d'imaginer le travail de la tondeuse dans mon cou. À maintes reprises je l’ai sentie glisser sur ma nuque et de moins et moins de cheveux tombaient devant mes yeux.

La tondeuse devint soudainement silencieuse. On me permit de relever ma tête et encore une fois, je revis dans le miroir les côtés nus en premier. Puis, j’ai cherché à tourner ma tête afin d’apercevoir ma nuque. Semblable aux tempes, elle m’apparut rasée, tondue!

On défit les pinces, laissant ainsi retomber les cheveux du sommet et Elisabeth, ciseaux et peigne à la main, m’observa en s’accordant une pause.

Je vis soudain l'arme chromée s’approcher de mon front en ouvrant ses lames, juste au ras de l’implantation. Non elle ne peut pas !

"Non. Je...."

  SCHNICK! SCHNICK! SCHNICK!

Avec trois petits coups de ciseaux rapides, ma frange tomba sur mes genoux mettant à nu front et yeux. Ma frange venait d’être réduite au minimum. J'avais déjà vu des femmes avec de telles coupe. J’en avais horreur ! !

Mes yeux ouverts semblaient énormes. Ils s'agrandirent encore quand je vis qu’encore plus de longueur avait été enlevée sur les côtés et derrière. Un carré court, si court qu’il ne parvenait pas à recouvrir mes oreilles, même pas mes tempes. Comme si ce n’était déjà pas assez court, Elisabeth souleva une mèche du dessus. Elle devait mesurer environ 10 centimètres, pas plus. Elle la coupa au ras des racines. Elle en souleva une autre ; elle la coupa aussi en la laissant un peu plus longue. Son allure s’accéléra et elle semblait couper mes cheveux au petit bonheur la chance. Cela peut paraître incroyable mais je pouvais entrevoir une forme de style de coiffure existant. Un style très court.

Je ne pouvais toujours pas croire tout à fait ce qui était en train de m’arriver tandis qu’Elisabeth continuait à soulever et à couper sans relâche. J’étais assise là, totalement hébétée, me regardant fixement dans le miroir, essayant de visualiser mes longs cheveux tombant en cascade sur mes épaules. Plus les cheveux se raccourcissaient, plus je prenais conscience de ce qui m’arrivait et plus le plaisir montait en moi.

Dans le miroir, on pouvait voir le peignoir bouger ; mes mains sous celui-ci avaient glissé des bras du fauteuil pour arriver entre mes genoux. Elles se déplaçaient en rythme le long de mes cuisses ... et plus haut. J'essayais de cacher le mouvement mais je ne m'arrêtais pas.

Elisabeth reposa les ciseaux et pris un autre instrument.

Bzzzz! Une petite tondeuse apparut dans sa main et elle la dirigea vite très haut sur ma tempe ; d’autres cheveux tombèrent encore. Les cheveux des tempes étaient maintenant vraiment rasés de près. La tondeuse se déplaçait vite et ses petites dents minuscules grignotèrent ma nuque de la même façon. Mon excitation s'intensifia encore. Je dus me mordre mes lèvres essayant de réprimer le cri qui s'échapperait inévitablement si j'étais seule.

Mes mains sentirent la moiteur, une chaude humidité enveloppait mon sexe.... La légère grimace que je fis à ce moment révéla à ma coiffeuse tout sur mon état, elle sourit dans le miroir et éteignit la tondeuse.

 Elisabeth détourna ses yeux et je pus libéré un petit soupir ; la soupape de la profonde explosion qui venait de me secouer. Je vis Joyce dans le miroir, elle me souriait. Etais-je normale? Je rougis légèrement.

Elisabeth appliqua du gel sur mes cheveux et tira mes cheveux en arrière. Un mot me vint à l'esprit. Funky! Je ne sus pas d’où il était venu de mais il convenait parfaitement à ma coiffure. Je paraissais au moins 5 ans plus jeune.

- " Voilà, c'est fini. Vous aimez, Martine ?"

Je pouvais à peine parler. Cela semblait incroyable. Jamais je n’aurais oser demander une telle coupe et malgré les souvenirs heureux que m’avaient provoqué celle d’Alexandre ainsi que les autres coupes dont j'avais été témoin ; jamais je n’avais ressenti une telle jouissance.

Un miroir me fut présenté et je pus voir l'arrière pour la première fois. Je fus prise d’un halètement involontaire. Le haut de la tête était coupé court comme sur le dessus. Par contre, en descendant, cela devenait très court : je pouvais voir par transparence la peau blanche de mon cou. La nuque, elle, était nue dessinant une démarcation totalement rasée à blanc tout autour de mon encolure.

- " Martine, cela vous plaît-il ? "

- " Euh, oui, c'est magnifique. C'est très … euh … funky !"

Les deux sœurs rirent avec moi autant par ma stupéfaction que grâce au plaisir qu’elles ont su me dévoiler.

Le peignoir me fut ôté et Joyce brossa doucement mon visage et mon cou pour y enlever les quelques petits cheveux qui restaient accrochés.

- "Merci, Merci beaucoup Elisabeth et Joyce." Elles me regardèrent avec un profond sourire de satisfaction. Je me sentais flotter, comme dans une sorte de rêve. Cela avait été une expérience si étonnante que je voudrais juste la conserver à jamais gravée dans mon esprit.

J’ai payé et une carte me fut remise pour un autre rendez-vous dans trois semaines. Trois semaines ! ! moi qui avais toujours eu l’habitude d’aller chez le coiffeur toutes les six semaines. Mais bien vite, je me rendrai compte que je ne peux pas attendre plus longtemps.

J’ai salué les deux femmes avant de sortir du salon. Une fois dans la rue, j’ai pu admirer mon reflet dans les vitrines des magasins. J’accélérais mon allure, pressée que j’étais de revenir à mon appartement afin d’examiner en détail ma nouvelle coiffure.

- "Oh non! Vous aussi! Oh, c'est épouvantable!" Le serveur qui m'avait servi un café, une heure plus tôt, avait couru derrière et me dévisageais avec un regard pitoyable sur son visage.

Je me suis retournée vers lui en souriant.

- " Mais allons! C'est très funky. " J'ai élargi un peu plus mon sourire qu’il me rendit timidement. Peut-être une début hésitant de compréhension.

Pour la première fois, j’ai passé une main sur ma nuque et j’ai compris le pourquoi de la stupéfaction du serveur. Je me mis à frissonner involontairement et mon pas s’accéléra.