Roulette Russe

Jacques avait réuni ce soir là une dizaine d’amis qu’il avait choisi sur un critère bien particulier. Toutes Les femmes, sans exception, portaient les cheveux longs qu’elles avaient laissés libres. L’assemblée comportait toutes sortes de chevelures : de la longue touffe afro, aux superbes fils de soie couleur or, de la toison rouge de feu à la tignasse noire de jais. Toutes les toisons dont on pouvait rêvées étaient présentes.

 

Jacques allait de l’une à l’autre en les complimentant sur la beauté de leurs cheveux. La plupart des jeunes femmes en étaient fières et en prenaient grand soin.

 

Après une légère collation, Jacques lança le jeu prévu pour la soirée et pour lequel il avait convié ses amis avec leur accord pour y participer. Dans une grande corbeille se trouvait différents papiers qui comportait toutes sortes de gages. La particularité de ceux-ci est qu’il comportait tous un élément de changement de coiffure pour les dames : création d’une frange, raccourcissement de 10, 20, 30 centimètres, carré court, nuque dégagée etc ...

 

Jacques annonça le jeu et son principe. Chacun était disposé à s’y prêter, un papier tiré et aussitôt Jacques exécuterait le changement indiqué.

 

Tout le monde se groupa autour de la corbeille et une jeune femme blonde, cheveux très clairs au milieu du dos tira son gage : nuque rasée ! Un murmure à peine perceptible traversa le groupe et les yeux de la fille s’embuèrent. Mais elle avait accepté les règles du jeu et abandonna sa nuque à Jacques. Bien entendu, l’exécution du gage supposait le sacrifice de la toison. Une nuque rasée ne se concevait qu’avec des cheveux bien plus courts qu’elle ne les portait.

 

Une assistante prépara la jeune femme et Jacques entreprit de couper les cheveux selon une ligne qui passait sous les oreilles. La foule était tétanisée par les longues mèches qui tombaient. Jacques coupa en un carré plongeant ce qui restait de la toison et bascula la tête de la jeune femme vers l’avant. Il fit vrombir sa tondeuse et attaqua allègrement sa nuque. Jacques prenait un plaisir fou à ainsi raccourcir, tondre, rectifier les chevelures de femmes. C’était quasiment un besoin impérieux qu’il devait régulièrement assouvir et ce soir il allait être gâter ... La transformation était spectaculaire, la jeune femme avait gagné en beauté, cette coiffure lui donnait plus de caractère. Pourtant elle passait sa main, comme dans un état second, sur les tous petits duvets qui recouvraient désormais sa nuque. Mais Jacques n’en resta pas là, la sentence indiquait "rasée". Il enduisit donc ce qu’il restait de cheveux dans la nuque d’une épaisse couche de crème à raser. Bientôt la nuque fut aussi dénudée et blanche que le dos de la main. La jeune femme oscillait entre pleurs et sourires. Son compagnon s’approcha et lui dit qu’il la trouvait encore plus désirable qu’avant. Il passa délicatement les doigts sur son cou et y déposa un doux baiser. La jeune femme retrouva son jolie sourire et céda la place à la prochaine "victime". Les convives applaudirent.

 

La seconde jeune femme tira "création d’une frange". Ses cheveux très foncés lui arrivaient aux épaules. Jacques coiffa des mèches sur le devant et trancha sans hésiter une frange très courte. La jeune femme gémit. Elle avait pensé une frange qui couvrirait son front. Mais là c’était très court et pour tout dire un peu ridicule. Pourtant elle songea qu’elle s’en était bien tirée, tout en regrettant au fond de n’avoir que cette très légère modification de son aspect.

 

Jacques était au comble de la joie, il jubilait intérieurement car encore trois jeunes femmes devaient se soumettre à la sentence et il savait que sur un des papiers était inscrite la mention "tonte intégrale + rasage du crâne".

En fait tous les hommes savaient que cette possibilité se trouvait dans la corbeille. Tous étaient très joueurs et adoraient cette nouvelle roulette russe.

 

Une jolie brune aux yeux clairs s’avança. Ses cheveux tombaient en cascades ondulées jusqu’au creux de ses reins, une parure somptueuse et soyeuse qui rendait folle de jalousie nombre de femmes.

"Tonte et rasage intégral" ! La jeune femme faillit se sentir mal et chercha son mari dans l’assemblée. Celui-ci la regarda amoureusement, comme pour lui dire fait cela pour moi. Il eut un presque imperceptible haussement d’épaule comme pour lui dire j’ai joué, j’ai perdu, tu dois assumer.

 

Pour que chacun profite bien du spectacle Jacques inclina un fauteuil vers l’arrière et brossa la superbe toison en ce sens. Les longs cheveux balayaient le sol. Cette masse était une réelle splendeur.

Jacques allait bien en profiter. Il tondrait directement dans la masse avec sa grosse et puissante tondeuse. Pour commencer il attaque par le front. La machine commença à crisser en attaquant la matière. Hormis le ronronnement du moteur, aucun bruit dans la salle. Les yeux étaient attentifs et remplis de désir, chacun aurait voulu être à la place de Jacques, hommes et femmes, la sensation devait être extraordinaire. Puis Jacques fit le contour des oreilles, un tas considérable de cheveux gisait au sol. La "tondue" ne bougeait pas comme figée : par l’horreur ? par l’étrange sensation de plaisir qui montait en elle ?

Jacques tondit sans remord tout le crâne et bientôt en lieu et place de la splendide chevelure on ne voyait plus qu’un léger duvet, très laid à vrai dire. Jacques employa à nouveau sa mousse et rasa proprement tout le crâne. L’opération terminée il essuya doucement la peau lisse. La jeune femme se leva, elle était totalement métamorphosée. Ses grands yeux clairs ressortaient encore plus, elle avait de magnifiques petits coquillages de nacre en guise d’oreilles et cette coiffure (si nous osons dire) lui allait absolument à ravir. L’assemblée lui fit une ovation.

 

Comme il avait eu ce qu’il voulait Jacques arrêta le jeu. Les convives reprirent quelques rafraîchissements. Et les femmes parlèrent entre elles. La jeune femme à la nuque rasée et la jeune femme intégralement tondue avouèrent à leurs amies que la sensation était inégalable, que les malheureuses c’étaient elles et que jamais elle ne ressentirait cette chose unique.

Soudain, la jeune femme à la nuque rase apostropha Jacques. Je veux que tu me tondes, c’était trop excitant et vois comme le résultat est joli sur cette femme.

 

Jacques ne se fit pas prier. Il remit la tondeuse en marche. Il attaqua le carré court qu’il avait coupé plus tôt et tondit sans vergogne la seconde jeune femme.

 

Bientôt les trois autres le supplièrent de leur faire subir le même sort. Jacques était dans un état second, jamais il n’aurait pu imaginer une telle aubaine. Il était fatigué par tant de sensations mais sa tondeuse était encore sûre et efficace.

Au centre de la pièce un tas de cheveux impressionnant gisait à terre, cheveux de toutes natures et de toutes couleurs mélangés.

 

Ce soir là il tondit donc intégralement cinq splendides jeunes femmes. Et toutes les cinq exigèrent également d’avoir le crâne lisse.

Les femmes avaient dépassé en audace et en témérité les hommes. C’était un étrange mais magnifique spectacle de voir cette petite assemblée où toutes les femmes étaient avaient le crâne lisse.