LES MALHEURS DE SOPHIE III

 

Les lames de la tondeuse dures et froides comme des fers de torture remontaient doucement le cou de Sophie. Comme à chaque fois, elle en retirait angoisse et plaisir. Le cliquetis infernale remontait haut dans sa nuque. Comme chaque mardi matin, à l’heure de l’ouverture du salon, elle devait se plier aux exigences de la direction. Et, comme un automate, elle arrivait, enfilait une cape et attendait, assise dans le magnifique fauteuil de cuir rouge qui avait été installé à demeure dans un coin spécialement aménagé pour la clientèle masculine.

Monsieur ARSAC, toujours ponctuel arrivait derrière et appuyait de sa main gauche sur le sommet de la tête de Sophie tout en apposant sa tondeuse mécanique glacée au bas du cou de la jeune fille, le noyant parfois dans un nuage de poudre de riz.

Ce coin pour homme avait été confié à la responsabilité du vieux coiffeur qui avait lui même participer à la mise en place du décor, tout en profitant de cette décision pour fournir la plupart des meubles et accessoires de ce salon à l’aspect si rétro !

Deux énormes fauteuil en cuir rouge au socle et repose-pied en métal avec des accoudoirs en faïence présidaient dans la petite pièce. Face à eux, un miroir gigantesque avait été posé un sur meuble en faux marbre avec de nombreux tiroirs et éviers incorporés. Quelques chaises simples avaient également été disposées autour des postes de travail.

 

Six mois auparavant, Sophie avait été convoquée par sa patronne. Après avoir bien vérifié sa tenue, elle était entrée dans le bureau de Madame.

-" Sophie ! ! ! ma chère, comme je suis heureuse de vous voir, asseyez vous, je vous en prie " lui signifia Madame très cordialement.

-" Vous allez pouvoir poser cette aube à présent, vous porterez cette tunique moins spartiate et vous serez autorisée à réaliser des coupes sur la clientèle. " Tout en lui parlant, la patronne caressait la nuque rasée de Sophie.

-" Les punitions sont presque oubliées, n’est ce pas ? D’ailleurs, cette coupe courte vous va à ravir et je suis sûre qu’elle vous convient. " Elle continuait à caresser la nuque de Sophie qui penchait sa tête pour mieux savourer cet instant. Madame lui ôta son aube et vérifia que son pubis était également toujours aussi lisse.

Elle prit une brosse à brushing et la frotta entre les jambes de son employée, les poils drus agaçaient doucement les muqueuses de Sophie qui se sentit humide. Madame s’était mise à genoux entre les jambes de la jeune fille et entreprit de la pénétrer sans violence avec le manche de la brosse. Sophie émit un petit cri de plaisir au moment où Madame se pencha sur elle l’embrassa fougueusement.

- " Tu m’appartiens, maintenant, tu es à moi ! " Sophie hurla son plaisir au moment où sa patronne, un séchoir à la main, jouer à souffler sur son ventre un vent chaud.

-" Parfaite, ma chérie, tu es vraiment, parfaite. " Elle caressa Sophie jusqu’à l’orgasme total, puis la laissant ensuite pantelante dans le fauteuil.

Sophie, encore sous l’emprise du plaisir ne comprenait pas bien ce changement brusque à son égard de la part de sa patronne. Elle revêtit donc la tunique blanche et le pantalon marquant ainsi sa montée dans la hiérarchie du salon.

-" Ah, au fait, dit Madame, tu as dû remarquer que j’ai fait emménager un salon pour homme , j’ai demandé à Monsieur ARSAC de le diriger. Je souhaite que tu l’assistes et je te recommande la plus grande gentillesse avec ton nouveau manager ainsi qu’avec la clientèle masculine.

Sophie se rappelle que son sang avait aussitôt quitté son visage, elle avait compris tout de suite pourquoi tant de gentillesse. La perpective de passer ses journées à coiffer des vieillards lubriques ne l’avait guère enchantée, elle se rappelle avoir très mal envisager cela mais, comme à chaque fois, Madame avait eu le dernier mot et avait un peu plus assurer son emprise sur la jeune fille.

 

La serviette claqua autour d’elle, signifiant qu’elle pouvait se lever. Elle se regarda machinalement dans la glace : elle portait un carré droit très haut à la nuque bien dégagée, une frange coupée droite à deux bons centimètres au-dessus des sourcils, elle savait que cette coiffure n’évoluerait pas tant que Monsieur ARSAC dirigerait le salon. Elle passa sa main dans son cou, les minuscules cheveux coupés ras chaque semaine depuis plus de six mois étaient devenus doux comme du duvet. Elle nettoya la fauteuil et se dirigea vers la porte du magasin pour l’ouvrir. Le salon était fréquenté pour la majorité par des hommes d’un âge certain et des enfants confiés à la garde de quelques parents autoritaires ou arriérés. Les rendez-vous étaient rares et le temps semblait long.

Elle entendit Monsieur ARSAC prendre place dans le fauteuil. Sophie comprit ce que voulait le vieux coiffeur et fit demi-tour, laissant la porte du salon fermée. Le vieux avait enlevé son pantalon et se caressait en attendant son employée. Elle le cacha sous une cape de Nylon noir pouvant s’entrouvrir sur l’avant. Elle commença par lui couper les cheveux aux ciseaux doucement, le coiffeur agitant avec patience son sexe qui s’érigeait lentement. Quand elle prit la tondeuse, l’homme s’affola un peu et son membre turgescent virait du rouge au violet, un masque semblait barrer la figure du coiffeur. Sans précipitation, Sophie termina sa coupe par les tempes puis toujours la tondeuse en main, elle s’accroupit entre les jambes du vieux faisant cliqueter la tondeuse autour du sexe de l’homme. Fou de désir, il saisit la fille par le cou, le caressa doucement et appuya de façon à glisser son sexe dans la bouche de Sophie. Résignée, Sophie aspira le membre du coiffeur, le téta calmement tout en l’enfouissant au plus profond de sa gorge. Monsieur ARSAC éclata, s’arc-boutant dans le fauteuil, les mains serrées sur la nuque tondue de son employée qui continuait à faire cliqueter la tondeuse tout en absorbant la semence du vieux. Sans un mot, sans un regard pour le vieil homme, elle se releva, reposa la tondeuse, ôta la cape d’un geste sec , se rinça la bouche et finit par ouvrir le magasin.

Dans la journée, Monsieur ARSAC se contentait de tenir la caisse et de donner des ordres. Sophie, elle, passait les têtes à la tondeuse sans état d’âme et sans plaisir. Elle sentait le regard des clients dans son dos ; cela la faisait frémir à chaque fois. Apparemment, sa nuque haute et tondue étaient fortement appréciée par la clientèle. Elle pouvait le mesurer maintes fois à la bosse formée sous les pantalons de ces messieurs quand elle leur ôtait la cape sous laquelle ils cachaient leur désir. De temps à autres, elle poussait le vice jusqu’à effleurer l’entrejambe de ces types à ce moment-là, elle les sentait au bord de la syncope et cela l’amusait quelque peu.

Ce matin-là, vers les 11 heures, entra un jeune homme, l’air timide et emprunté. Sophie qui terminait la coupe en brosse d’un garçonnet se retourna et dévisagea le nouveau venu. La trentaine sportive, grand et svelte, il était beau comme un dieu grec. Brun, ses cheveux légèrement bouclés encadraient un visage aux traits fins, ses yeux verts laissaient étinceler un regard franc et ouvert. Il s’avança vers Sophie d’une démarche féline, tout en caressant ses cheveux comme pour s’excuser de les porter aussi long. La jeune fille le regarda s’approcher, la tondeuse en l’air, la bouche entrouverte…

-" Euh, bonjour, Hem, excusez-moi mademoiselle, pourriez-vous couper mes cheveux, je n’ai pas pris de rendez-vous, hélas !" fit le jeune homme en souriant.

-" Bien sur, installez-vous. Fit une voix masculine depuis le fond du salon. Je vais m’occuper de vous. "

Sophie se pencha de nouveau sur la nuque du gamin, réalisant qu’elle adorerait tailler la chevelure de cet Apollon ; elle accéléra sa coupe. Dans sa tête, elle jugea à 3 minutes le temps nécessaire pour terminer. Il fallait absolument qu’elle trouve un moyen de ralentir son patron. Le jeune homme, un peu déçu, s’installait dans le fauteuil près de Sophie. Dans la glace, elle vit le vieux coiffeur enfiler sa blouse de drap avec difficulté. Tout en passant le peigne sur le dessus de la tête du petit pour vérifier la bonne tenue de la brosse, elle coupait machinalement quelques mèches, essayant de réfléchir le plus vite possible.

- " Monsieur ARSAC, votre jambe vous fait toujours souffrir ? " questionna la mère du môme que Sophie coiffait en voyant passer devant elle le coiffeur qui boitiller.  

" Sauvée !!! " pensa la jeune fille. En effet, le coiffeur s’arrêta et entama la discussion avec la femme. Il adorait parler de ses problèmes de santé et Sophie eut largement le temps de terminer son travail. Elle expulsa presque le gamin du fauteuil et discrètement se glissa vers le jeune homme. Celui-ci parut se détendre, son sourire s’élargit lorsque Sophie l’enveloppa dans la cape de Nylon bleu. Elle déposa une serviette blanche sur les épaules de son client puis glissa dans l’encolure du jeune homme quelques bandes de coton, elle finit par attacher le tout avec une épingle de sûreté. Elle sourit gentiment à sa "victime" par le biais du miroir et s’inquiéta de connaître quel style de coiffure désirait-il. Monsieur ARSAC s’était rassis à son comptoir et décida ensuite de se retirer dans l’arrière-boutique, laissant ainsi Sophie et Marc seuls dans le salon.

- " Je voudrais les faire couper très courts, dit-il en lui rendant son sourire, aussi ras que vous êtes agréable à regarder et je vous trouve très jolie ! "

Sophie rougit, elle n’avait jamais vraiment su répondre à un compliment, elle babilla quelques mots incompréhensibles et se sentit troublée par cet homme au regard si vif. Lui, prenant de l’assurance, se rasséréna et s’installa plus confortablement dans le fauteuil.

-" Ma tête vous appartient, mademoiselle…… ???? "

-" Sophie ! " répondit la jeune fille.

-" Moi c’est Marc ! "

FIN DE LA TROISIEME PARTIE

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