L'enfant unique
Enfant unique d'une famille bourgeoise de Lille, Alice était une jeune fille de bonne famille sage et réservée. Elle avait suivi sa scolarité dans des établissements privés où régnait une discipline très stricte. Une fois un bac scientifique obtenu de justesse, Alice avait été inscrite dans une école de préparation à des études mathématiques mais l'ambiance très libre l'avait beaucoup perturbée et grandement dissipée au détriment de sa présence aux cours. Son père ne pouvait ni ne voulait supporter cela. Il tint conseil avec sa mère, et tous deux convinrent que la seule solution pour que Alice ne sombre pas dans l'épouvantable dévoiement de la jeunesse était de lui faire intégrer un corps d'armée ou elle pourrait suivre ses études dans un cadre plus strict.
Alice fut donc convoquée un dimanche midi dans le bureau attenant au petit salon de la grande maison familiale. Son père était assis derrière le grand fauteuil de cuir fauve, sa mère se tenait debout à ses côtés.
"Ma fille, nous avons pris une décision concernant votre avenir qui permettra de conserver intactes toutes les valeurs que nous vous avons inculqués. Vous quitterez àla fin de cette semaine votre école pour rejoindre à Brest le corps d'armée de la marine nationale. Notre excellent ami le général Pujol a fait le nécessaire et vous êtes attendue dés lundi."
Alice ne pouvait se permettre de manifester la moindre désapprobation face à ce père si autoritaire, elle demanda donc la permission de se retirer, et monta dans sa chambre ou elle éclata en sanglots en se jetant sur son lit.
Alice allait avoir 20 ans le jour même de son entrée dans la marine, elle était de taille moyenne et son jeune corps de femme était merveilleusement proportionné mais ce qui attirait le plus le regard était son opulente chevelure. D'une chaude couleur de châtaigne, elle brillait, s'écoulant en cascade le long de son dos cambre, ondulante et soyeuse, le bas soigneusement taillée en un parfait arrondi, le plus souvent séparée par une raie médiane, elle encadrait le sage visage de la jeune fille.
Le matin du grand jour Alice partit très tôt, après avoir respectueusement embrassé ses parents elle monta dans la grosse BMW conduite par Paul le chauffeur.
Après une route sans encombre ils arrivèrent à Brest en début d'après midi et Paul accompagna Mademoiselle Alice aux portes du bâtiment principal de la marine nationale. Elle entra seule.
Une petite valise à la main elle s'avança vers le guichet d'accueil. Un jeune militaire la regardait avancer, elle semblait toute menue dans sa jupe plissée bleu foncé, son lourd manteau de laine bleue ne laissait apparaître que le col de son chemisier blanc à col Claudine. Une grosse tresse tirait la chevelure de la fille très serrée en arrière et se balançait au rythme de ses pas.
"Mademoiselle, vous désirez ?"
"Je suis Alice Dumont, je dois incorporer votre unité aujourd'hui "
"Ah ! oui, je vois, une incorporation, parfait, alors dans ce cas veuillez entrer dans la salle au fond du couloir, une personne va venir s'occuper de vous "
Alice pénétra dans la pièce, la lourde porte se referma derrière elle.
Un petit comptoir s'étirait devant une penderie ou s'alignaient des uniformes. Un coin était réservé aux formalités administratives. Une ouverture donnait sur une pièce carrelée de blanc ou étaient disposés toise, balance, table d'examen et divers objets servant sans doute à la visite médicale d'usage. Au fond de cette pièce un gros fauteuil de cuir noir trônait face à un miroir posé sur une commode à tiroirs.
Alice patienta prés de 10 minutes, n'osant pas s'asseoir. Ses jambes commençaient à faiblir quand la porte claqua de nouveau derrière elle. Elle sursauta et se retourna. Une jeune femme en uniforme de la marine venait d'entrer. Une petite trentaine, grande, mince, les épaules larges la poitrine haute, le regard bleu et froid, les cheveux d'un blond presque blanc taillés très courts, elle toisait Alice de ses yeux durs, ceux ci s'attardèrent plus longtemps sur la chevelure brune de la fille et un léger sourire décrispa un moment les lèvres serrées de la femme.
Je suis le capitaine Vedel, Chef de la section féminine de la rade de Brest mais comme de coutume dans notre corps, vous m'appellerez Madame.
Elle invita la nouvelle arrivante à s'asseoir devant le bureau et elles passèrent prés d'une demi-heure à remplir des formulaires en tout genre. Puis Elle emmena Alice face au comptoir.
"C'est ici que vous quittez la vie civile pour entrer dans l'armée, vous allez donc ôter tous vos vêtements sans exception, nous vous en confierons de plus conformes à votre nouvelle vie par la suite."
Un peu gênée mais habituée à obéir, Alice retira ses vêtements les disposant sur le dessus du comptoir. Le capitaine Vedel les rangeait au fur et à mesure dans un carton portant un N° matricule.
Alice, le visage un peu rouge était à présent en petite culotte et soutiens gorge.
"J'ai dis tous vos vêtements !"
Baissant les yeux, Alice dégrafa son soutien gorge et retira sa petite culotte.
"Il n'y a aucune honte à montrer son corps mademoiselle, surtout lorsqu'il est aussi bien proportionné et sain que le votre ! " Dit le capitaine.
A leur tour les sous-vêtements disparurent dans le carton qui fut ensuite refermé et placé sur une étagère.
"A présent suivez-moi dans la pièce d'à côté."
Emboîtant le pas à sa supérieure Alice entra dans la salle carrelée.
L'officier quitta sa veste d'uniforme pour passer une blouse blanche. Alice fut mesurée, pesée, auscultée, radiographiée, on lui prit sa tension, lui fit une prise de sang et enfin elle reçut une bonne dose d'un cocktail de vaccins qui lui laissa l'épaule douloureuse.
Le capitaine Vedel l'emmena ensuite vers le gros fauteuil face au miroir.
"Prenez place"
Alice posa ses fesses nues sur le cuir encore froid, mit les mains sur les accoudoirs et les pieds sur le petit marche pieds du fauteuil.
Le capitaine Vedel se plaça derrière Alice et se mit en devoir de dénouer sa lourde tresse.
"Ma petite demoiselle vous devez bien vous douter qu'il n'est pas possible de conserver ici de si longs cheveux, cela n'a rien de réglementaire et ne serait pas pratique. Je vais donc m'occuper de les ramener à une longueur plus raisonnable.
Alice n'avait pas envisagé la question, elle s'était sentie prête à se soumettre aux volontés de son père, mais l'idée de devoir sacrifier sa belle chevelure ne lui était jamais venue à l'esprit et elle se sentait terriblement angoissée. La femme blonde s'en aperçut et se radoucit. Allons, il ne faut pas en faire un drame, ce ne sont que des cheveux et quand vous partirez d'ici vous aurez toute liberté de les laisser repousser, mais ça m'étonnerait, vous vous apercevrez vite de l'agrément des cheveux courts et je doute que vous souhaitiez revenir à ces longueurs si peu pratiques.
Alice frissonna quand elle sentit la brosse dure que manipulait la femme glisser dans ses longues mèches. L'officier de marine était obligé de se pencher bas pour arriver à en lisser toute la longueur.
"Je dois reconnaître qu'il m'arrive rarement de devoir raccourcir une telle longueur " dit elle avec une évidente admiration dans la voix.
"Allons ! Je ne serais pas trop dure, je vais vous les mettre au maximum de la longueur autorisée, c'est à dire ici " dit elle en plaçant ses doigts sur la nuque de la jeune recrue.
Alice blêmit, les couper à ce niveau supposait de les raccourcir de près de 50 centimètres, à raison d'une pousse de 1.5 centimètres par mois il lui faudrait prés de trois ans pour retrouver cette taille à sa sortie de l'armée.
Les yeux fixés sur le grand miroir s'embuèrent de larmes. D'un revers de la main Alice s'éclaircit la vue et regarda son reflet, Elle réalisait que c'était sans doute la dernière fois qu'elle voyait sa splendide parure encadrer son visage et couler sur ses épaules, une mèche bouclée s'étalait sur son sein nu, caressant doucement sa poitrine.
"Allons ! Pas d'attendrissement inutile " dit la blonde en saisissant une paire de ciseaux et un peigne à grosses dents. Elle fit glisser le peigne en partant de l'arrière du crane et le fit descendre à la base de la nuque d'Alice, puis ouvrant les ciseaux elle les positionna juste sous les dents du peigne et cisailla l'excédent. Les mèches tombaient en pluie sur le sol formant peu à peu un gros tas de chevelure brune. Sans s'en préoccuper, Madame Vedel piétinait les cheveux tombés. Elle s'appliquait à trancher bien droit sans rechercher le moindre effet d'enroulement ou de bombé qui aurait pu agrémenter la coiffure. Après la nuque, ce fut le coté droit qui se vit raccourcir puis le gauche, les mèches brunes se balançaient doucement sur les joues de la fille encore incrédule de se voir ainsi transformée.
Son visage, bien que restant très fin, semblait plus rond, son allure moins enfantine, bien que rustique l'ensemble restait somme toute assez féminin et Alice se dit que d'ici quelques temps elle bénéficierait sans doute d'une permission de sortir et en profiterait pour filler en ville chez un coiffeur faire améliorer sensiblement cette coiffure à la serpe. Un petit carré plongeant avec nuque courte serait assez plaisant.
Visiblement satisfaite de son travail, le capitaine Vedel en était à épousseter les petits cheveux qui s'accrochaient au cou et aux épaules de Alice.
"Voilà qui est quand même plus acceptable non ? " disait elle, puis tandis qu'elle passait, comme en regrettant que ce fut déjà fini, les doigts dans l'épaisse chevelure brune. Elle dit :
"Au fait, je ne vous ai pas encore demandé si vous préfériez être affectée à mon service dans les bureaux administratifs de la section ou être embarquée sur un bâtiment comme naviguante ?"
Peu soucieuse de devoir supporter encore cette femme qui avait massacré sa chevelure Alice n'hésita pas une seconde
"J'ai toujours eu envie de naviguer madame " dit elle d'une voix ferme et décidée.
"Ah ! Bien, je vois, mais il aurait fallu me le dire plus tôt, cela change certaines données et les règles sont sensiblement différentes pour le personnel embarque. Le fait de ne pouvoir revenir à terre durant une longue période nous incite à instaurer une longueur de cheveux réglementaire bien plus courte que celle ci, je vais donc devoir vous mettre aux normes, ne bougez pas, je m'en occupe tout de suite.
Alice sentit un frisson glacial lui parcourir le dos, elle en était comme pétrifiée, incapable de la moindre réaction et c'est vidée de toute volonté qu'elle vit la femme prendre dans le tiroir une grosse tondeuse nickelée qu'elle équipa d'un sabot de 2.
Alice se laissait manipuler la tête, Madame Vedel la lui maintenait penchée en avant et posait la tondeuse sur la base de la nuque. La machine fut mise sous tension et toute vibrante elle se mit à remonter le cou et l'arrière du crâne. Alice entendait le sinistre crissement des lames tranchant sa chevelure, elle sentait les mèches courtes lui rouler dans le dos, caressant au passage ses épaules et ses reins. Elle sentait le peigne de la tondeuse racler son crane si prés qu'il lui semblait qu'elle ne laissait rien sur son passage. Lorsque sa coiffeuse passait le doigt derrière la machine elle sentait de minuscules cheveux drus se hérisser puis se recoucher au raz de sa peau. Alice sentait tout cela mais ne voyait rien, du moins tant que l'opération se déroulait derrière sa tête, car dés que la tondeuse passa sur le coté, contournant son oreille et attaquant sa tempe, elle vit les cheveux bruns pleuvoir par lourds paquets sur ses seins et sur son ventre, elle vit le léger duvet subsistant qui couvrait à peine d'une ombre grise le blanc de la peau qui transparaissait. Sa tété fut ainsi penchée d'un coté, puis de l'autre. Enfin l'officier lui poussa sur le front la forçant à pencher la tête en arrière? La tondeuse se plaça au milieu du front et repris sa terrible mission, saccageant tout sur son passage elle fit disparaître de ce jeune crane toute trace de son ancienne splendeur laissant le crane d'Alice presque nu.
La jeune femme s'observait dans le miroir, elle regardait incrédule son crane tondu et étrangement elle commença à trouver cette vision attendrissante, et même un peu excitante.
Le capitaine Vedel avait reculé de quelques pas et observait sa recrue avec une évidente satisfaction.
"Alors ? Qu'en dites-vous ? "
Alice se leva, fit face à la femme et se mit au garde à vous, nue, le crane tondu, un léger sourire aux lèvres :
"C'est parfait mon capitaine. Puis je demander la faveur d'être finalement affectée à votre service ?"
La femme blonde sourit à son tour
"Faveur accordée soldat Alice, bienvenue dans mon unité ou nous parviendrons peut être à lancer toute les deux la mode des coupes bien courtes parmi les femmes de la base.